Contre la loi raciste de Collomb, la lutte et la solidarité!

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Manifestation contre la loi Collomb à Paris le 21 février. Photo Serge d’Ignazio

Cette société est rendue inhumaine au point que les gouvernements font des lois pour empêcher les gens d’être généreux et solidaires. Certains sont même poursuivis en justice pour avoir aidé des migrants à ne pas mourir de faim ou de froid. La situation d’exclusion des plus pauvres, qu’ils soient français ou étrangers, ne cesse de s’aggraver. La nouvelle loi Collomb sur le droit d’asile va encore détériorer la situation des demandeurs d’asile.

Article publié dans l’Egalité 188
Dans chaque ville de France, des dizaines d’enfants dorment dans les rues. Quelques hébergements « citoyens » mis en place par des associations de solidarité existent, évitant le pire. Par exemple à Rouen, le Réseau Solidarité Migrants a, avec d’autres associations locales, mis en place différentes formes d’hébergements de mineurs isolés étrangers (MIE). Ces jeunes, qui ont souvent entre 15 et 18 ans, sont de moins en moins pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE, qui dépend du Département) dont c’est pourtant la tâche. Même lorsque celui-ci a un acte de naissance certifié, la pratique de nombreux Départements est de contester systématiquement le statut de mineur du jeune au lieu de se consacrer à sa tâche qui est d’aider un jeune en détresse, qu’il ait parcouru des milliers de km comme les MIE ou qu’il se retrouve à la rue pour d’autres raisons.

Restreindre le droit d’asile

La loi Collomb va dans le même sens d’une restriction des droits. Ce projet prévoit notamment de réduire le temps d’étude du dossier du demandeur d’asile et également son délai pour déposer une demande. Le temps d’étude sera passé de 120 à 90 jours. Si c’était avec plus de moyens et en étudiant de bonne foi les demandes des réfugiés, cela satisferait tout le monde. Mais tel n’est pas le cas. C’est 30 jours de moins pour recueillir des témoignages ou des pièces demandées par les services. L’objectif du gouvernement est en fait de pouvoir prononcer plus de refus. Comme le montrent d’ailleurs les autres dispositions de la loi : réduction du délai pour faire un recours en cas de refus du statut de réfugié (de 30 à 15 ou 21 jours) mais allongement possible de la détention en centre de rétention administrative pour les déboutés du droit d’asile (de 45 à 90 jours). Sur ce dernier point, le ministère de l’intérieur ne fait pas de mystères : il s’agit effectivement d’expulser plus de réfugiés. Dans des lieux insalubres et inhumains, on parque des humains dont le seul crime a été de fuir une situation devenue invivable dans leur pays d’origine.

Refus de cette politique raciste

C’est la droite qui vole au secours du projet de Collomb tandis qu’une partie des députés Lrem est en plein malaise. Car cette loi Collomb est tout autant raciste que brutale : elle précarise encore plus les demandeurs d’asile et réduit encore leurs droits. Dans bien des lieux la police se comporte de manière infâme, détruisant les tentes de migrants (en plein froid). Réduire encore les droits de ces personnes va encore plus en faire des proies pour les réseaux de trafic humain.
La solidarité mise en place par des dizaines de milliers de personnes montre que nous ne sommes pas prêts à laisser les gens mourir dans la rue, qu’ils soient réfugiés ou pas. Les manifestations doivent encore se multiplier pour rejeter cette loi et revendiquer un traitement réellement humain, par des services publics de qualité, de toutes les détresses causées par le capitalisme que ce soit d’avoir perdu son emploi ou d’avoir dû fuir son pays.

Alex Rouillard