Le 11 septembre 2023 marque le 50ème anniversaire du coup d’État de Pinochet qui a renversé le gouvernement de l’Unité Populaire de Salvador Allende. Ce gouvernement réformiste avait le soutien de la classe ouvrière et a permis, pendant quelques années, d’améliorer la vie de la majorité de la population – malgré son refus de sortir du capitalisme. Ainsi, sous Allende, de 1970 à 1793, grâce à la mobilisation des travailleurs, le secteur du cuivre et plusieurs banques sont nationalisés, une politique de redistribution des terres agricoles, d’augmentation des salaires et même un système informatique optimisant la production sont mis en place.
Le sabotage des capitalistes
Mais c’était sans compter sur les États-Unis et les forces réactionnaires au service de la bourgeoisie chilienne qui ont tout fait pour affaiblir ce mouvement qui voyait la classe ouvrière s’affirmer peu à peu et inquiétait grandement les capitalistes. Ils ont appuyé des grèves réactionnaires, notamment celle des camionneurs en octobre 1972, financée par les États-Unis. Des attentats qui s’attaquent au gouvernement d’Allende ont lieu, en plus de sanctions de toutes sortes, financières comme marchandes, pour asphyxier le pays et créer du mécontentement.
Cela ne marchant pas, au contraire, et voyant Allende plus populaire que jamais, la question d’un coup d’État pour renverser Allende et ses réformes commence à être avancée au sein de l’armée. La première tentative, en juin 1973, échoue face à une manifestation de masse en soutien à Allende. Sauf que celui-ci cherchait toujours à négocier avec une partie de la bourgeoisie… au lieu d’acter l’impossibilité d’une issue négociée, et de s’y préparer. Au sein de son mouvement, il y a des divisions, ce qui le pousse à négocier pour maintenir son aile droite et donc son gouvernement. Le 11 septembre 1973, profitant d’une classe ouvrière mobilisée mais désarmée, malgré sa revendication de masse pour obtenir des armes pour lutter contre la réaction, le coup d’État réussit. C’est la chute d’Allende, qui se donne la mort.
Contre-révolution sanglante
Le calme prôné par le parti communiste chilien, en plus de la répression chirurgicale, à l’aide d’une liste de tous les leaders syndicaux à abattre, a complètement désorganisé la classe ouvrière et permis à Pinochet de réussir son coup réactionnaire.
Pinochet obtient le ralliement de plusieurs couches de la bourgeoisie. Il importera au Chili les politiques économiques ultralibérales de l’école de Chicago. Une « thérapie de choc » qui vise à renverser tous les acquis gênant la profitabilité des capitalistes en attaquant directement et violemment les conditions de travail et les salaires des travailleurs.
Ce triste cinquantième anniversaire doit nous servir à discuter et apprendre les leçons, que ce soit sur la vitesse à laquelle la classe ouvrière peut s’organiser ou comment elle aurait pu empêcher le coup de Pinochet, mais aussi des moyens que les capitalistes, nationaux comme étrangers, sont prêts à employer pour écraser toute menace ou atteinte à leurs intérêts et au capitalisme lui-même.
Par Marie, article paru dans l’Égalité n° 218