Une politique fiscale au service des riches.

Un système fiscal faiblement progressif ou franchement régressif?
Un système fiscal faiblement progressif ou franchement régressif?

Le «ras-le-bol fiscal» aura donc été le leitmotiv médiatique de cet automne. A y regarder de plus près, tous les impôts n’impactent pas les budgets de la population de la même manière. L’impôt sur le revenu

revenu par la redistribution sous forme de services publics gratuits (mais de moins en moins) comme l’école ou les hôpitaux et de prestations sociales.

Hausse de la TVA : à qui profite le crime ?

L’écart de revenu entre les 20% de la population la plus pauvre (7080 euros de revenu net/an) et les 20% la plus riche (48540 euros) avant tout prélèvement est de 6,86. Après les prélèvements (hors TVA) et redistribution par les services publics et les prestations sociales, cet écart est de 2,55. Autrement dit, l’écart est réduit par l’impôt et la redistribution. Mais lorsque l’on prend en compte la TVA, cet écart réaugmente passant à 2,7 (source : INSEE)

Et c’est cet impôt que le gouvernement a choisi d’augmenter ! Si les produits dit de première nécessité ne sont pas impactés pas cette hausse de TVA, les transports, les abonnements de téléphone nécessaires pour bosser et vivre le sont. A l’opposé, la TVA sur les œuvres d’art non ! Cette hausse de la TVA ne sert pas aux services publics ou aux prestations sociales, mais à financer les entreprises dans le cadre du crédit d’impôt compétitivité-emploi (CICE) !

 Ecotaxe :la privatisation de l’impôt

Le gouvernement fait de même avec cette taxe prétendument écologique. Elle ne résoudra rien concernant la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement de la planète. Ce sont les artisans et petits patrons qui payeront le prix fort pendant que les multinationales du transport rouleront toujours à moindre coût. Et les modalités d’organisation de cet impôt routier sont une véritable attaque : c’est une société privée dans laquelle on retrouve Benetton, Goldman Sachs, SFR, Thalès, la SNCF, etc., qui est chargée de collecter la taxe en encaissant au passage 20% ! Et il y a fort à parier qu’avec de tels investissements l’ensemble de la population serait concernée par la suite. Ce sont l’ensemble des routes qui seraient privatisées et pas seulement les autoroutes.

La lutte contre l’écotaxe en Bretagne a été la seule massive sur la question. Elle a fait reculer temporairement le gouvernement. Mais en l’absence des organisations du mouvement ouvrier organisé, auprès des travailleurs en lutte, la direction de la CGT en tête, c’est une fraction la plus réactionnaire de la bourgeoisie qui a pris la tête des manifs en tentant de dévoyer le combat des salariés initialement en lutte contre les licenciements.

C’est une question importante pour les travailleurs que de lutter contre la hausse de la TVA, les écotaxes, et contre la politique fiscale du gouvernement. Hollande et Ayrault favorisent les plus riches et les patrons en faisant porter le poids de l’austérité sur les couches populaires, les travailleurs-ses et leurs familles. On voit bien que même taxer quelques centaines de millionnaires à 75 %, Hollande ne l’a pas fait. Les capitalistes et le gouvernement reprennent d’une main ce qu’on leur a arraché !Stoppons les exonérations d’impôts et de cotisations sociales données au patronat ! Récupérons les dizaines de milliards d’euros que les plus fortunés planquent dans les paradis fiscaux !

Bilan de la redistribution sur les niveaux de vie
Deux tiers des inégalités de revenus sont supprimées par les recettes et dépenses publiques
Unité : revenu par équivalent adulte
Revenu maximum des 20 % plus modestes Revenu minimum des 20 % plus aisés Rapport
Avant redistribution 7 080 € 48 540 € 6,86
Après impôts et prestations 10 380 € 39 280 € 3,78
Agmenté des transferts en nature des services publics 17 300 € 44 180 € 2,55
Après taxes indirectes (TVA, TIPP) 15 010 € 38 910 € 2,59
Source : Insee, France portrait social édition 2008 – 2006, France métropolitaine
Par Yann Venier
Paru dans l’Egalité n° 164(janvier-février 2014)