Le miracle de Notre-Dame de Paris est donc que les ultra-riches ont découvert qu’ils avaient de l’argent, et pas qu’un peu. En quelques secondes, ces pauvres gens qui allaient si mal selon les journalistes des médias capitalistes et le gouvernement, ont donc craché leurs méprisants millions à la face de la population. Le plus minable dans sa servilité étant le ministre de la culture lui-même, qui proposait que ces dons soient déduits à 90 % des impôts, autrement dit une sacrée économie. C’est un métier d’être laquais des grands seigneurs. Même si le temps des Cathédrales paraît loin, le commerce des bonnes œuvres est l’assurance d’un traitement de choix au paradis médiatique des BFMTV et autres suppôts du capital.
La mesquinerie n’a pas de limites puisque ces millions charitables ne proviennent pas des poches de nos ultra-riches mais des fondations d’entreprises, ces caisses où traînent des centaines de millions extorqués aux travailleurs à qui on explique qu’augmenter les salaires ce n’est pas possible.
D’ailleurs, ils ne prennent jamais sur leurs millions (dont on se demande ce qu’ils font à part les regarder). Ainsi, Carlos Ghosn, déjà épinglé pour plus de 60 millions par la justice japonaise, s’est fait pincer pour la modique somme de 5 millions en facturation à la holding RNVB (qui chapeaute l’alliance Nissan-Renault). Entre les soirées à Versailles, les voyages en Jet à Rio, les réservations dans les palaces de la Côte d’Azur, le tout à chaque fois avec des amis qui vont du couple Tony et Cherie Blair (qui siège, en grande spécialiste du marché automobile, au conseil d’administration de Renault-Nissan…) à des députés libanais. Pour le moment, les noms d’élus et dirigeants français n’ont pas été annoncés. Un peu comme à la Cahuzac, on va faire croire que le PDG de Renault est le seul à pratiquer ainsi.
Mais tout ceci est à vomir quand on sait que 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France. Ces milliards qu’ils ont à ne plus savoir qu’en faire, qu’ils ont accumulé justement en réduisant à la misère des dizaines de millions de personnes en France et de part le monde, il faudra leur prendre, en nationalisant l’intégralité de leur patrimoine pour financer les services publics dont 90% de la population a besoin.
Alex Rouillard