ISF : Impôt de Solidarité avec les Fortunés !

Les réformes du paiement par les chômeurs de 50% de leur cotisation retraite ou de la Sécu s’annoncent à grand renfort médiatique. On montre les jeunes et les travailleurs comme les responsables de la crise. Il faut donc accepter l’austérité, le pouvoir d’achat de plus en plus faible et les bas salaires. La réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune, quant à elle, est passée en catimini au parlement.

Article paru dans l’Egalité n°100

Encore un exemple de la politique précautionneuse voire peureuse de Raffarin et Chirac face à des « risques » de contagion des luttes sociales! Ils se veulent défenseurs de la France d’en-bas et travaillent en fait pour les patrons. Ce remaniement de l’ISF est un vieux dada de Chirac. Mais à nouveau Chirac, nouvelle méthode : en 1987, il abolit l’impôt sur les grandes fortunes, le tollé soulevé alors les fait aujourd’hui réfléchir. Ils aménagent cet impôt pour faciliter les profits des patrons de P.M.E. françaises et les patrons de grandes entreprises aux activités peu diversifiées sous prétexte de récession et de relance de l’économie.

Trois mesures sont prises principalement : la première abaisse de 75% à 50% la part du patrimoine qu’un dirigeant doit investir dans une entreprise pour être exonéré de l’ISF, la deuxième consistent à exonérer les P.M.E. qui ont au moins 40 millions de chiffres d’affaires pour éviter les fuites de capitaux vers l’étranger. La dernière favorise les investissement stables de plus de 6 ans dans la même entreprise quand on détient 24 ou 32 % du capital selon les types de sociétés avec une baisse de 50% de l’ISF.

Un petit paragraphe noyé au sein d’un monceau d’aménagements et de simplifications fiscales du projet de loi sur l’initiative économique de Renaud Dutreil, secrétaire d’Etat aux P.M.E… Surprise ! Cette révision en dit donc long sur la politique gouvernementale.
Le MEDEF dénonce une réforme plus proche du toilettage, dans le même temps les licenciements et les fermetures d’entreprises noient notre actualité. 20% de chômage en plus à Paris et toujours plus de dorures dans les salons ministériels et patronaux !

Par Leïla Messaoudi