Trump de retour au pouvoir, quelles conséquences pour Palestine/Israël ?

À peine investi, Trump a confirmé son soutien à l’État criminel et réactionnaire d’Israël en annonçant un plan pour Gaza. Il s’agirait d’une annexion de Gaza, une nouvelle Nakba multipliée par trois comparée au désastre de 1948. Deux millions de Gazaouis expulsés de leur territoire vers la Jordanie et l’Égypte, sans possibilité de retour… pour y construire une station balnéaire.

Des réactions bien timides face à Trump

L’opposition des gouvernements des pays impérialistes comme du Moyen-Orient face à cela ont été très faibles. Ils ont feint d’être scandalisés et en ont appelé à un pseudo droit international inexistant. Trump agit comme un impérialiste doublé d’un entrepreneur cherchant à faire du business. Et les réactions sont peu étonnantes car ils attendent tous de savoir comment profiter du marché ouvert par la reconstruction de Gaza.

Les dirigeants des pays arabes en particulier n’ont pas renversé la table. Les élites de ces pays pourraient accepter le projet de Trump s’il y a des affaires à faire. Actuellement, seule la peur de la réaction de leur population les retient : ils se rappellent les révolutions du Maghreb et du Proche-Orient en 2011 et la capacité de la population et des grèves de travailleurs à virer leurs dirigeants !

Un impossible retour au calme

Pendant ce temps, Netanyahou et son gouvernement s’en prennent à la Cisjordanie tout en maintenant la pression sur Gaza, menaçant de reprendre la guerre. La libération des derniers otages israéliens est cruciale car la population israélienne en veut à Netanyahou.

Trump incarne la réaction d’un impérialisme US sur le déclin. Sa politique est un facteur d’instabilité majeur. Contrairement à ce que voudraient nous faire croire les dirigeants des pays impérialistes, la région est toujours plus instable, que ce soit au Liban ou en Syrie. La Jordanie et l’Égypte pourraient être entraînées dans le maelstrom après l’accueil des réfugiés. En Israël, Netanyahou est toujours sur la sellette.

La population à Gaza continue de vivre un enfer sur terre. En Cisjordanie, elle subit les attaques de l’armée israélienne en plus de celles des colons. Rien n’est donc résolu. Le Hamas et les autres milices ont montré l’inefficacité mais surtout la contre-productivité de leur action – en plus du caractère atroce du massacre commis. Avec la guerre génocidaire menée par Netanyahou sur place, le Hamas peut cependant sortir renforcé pendant un temps. Mais sa politique est une impasse. Les Palestiniens ne vont pas abandonner leur droit à l’autodétermination. Il n’y a qu’en s’organisant indépendamment des partis et organisations comme le Hamas ou le Fatah qu’ils trouveront une voie vers une action de masse démocratique.

En France, il faut continuer partout les mobilisations pour exiger l’arrêt de la guerre et empêcher l’approvisionnement en armes d’Israël par l’action des travailleurs et de leurs organisations syndicales.

De son côté, la classe ouvrière en Israël ne connaîtra pas la sécurité au travers des massacres des Palestiniens. La lutte contre Netanyahou, son gouvernement, l’extrême-droite, qui servent tous le capitalisme, doit se renforcer.

Seul le socialisme peut offrir un avenir décent aux populations du Moyen-Orient.

Par Yann Venier, article paru dans l’Égalité n°227