Irak : guerre, résistance et élections

Contrairement à ce que disait l’état major de l’armée américaine, la coalition s’enlise de plus en plus dans le conflit . Cette guerre est une impasse pour les impérialistes qui fondaient sur elle tous leurs espoirs pour relancer la croissance américaine et par conséquent la croissance mondiale. De plus il faut savoir que les exportations de pétrole sont plus faibles qu’avant le conflit, ce qui gêne les capitalistes dans la mesure où cette situation aggrave la crise du capitalisme.

Article paru dans l’Egalité n°111

Du fait du chaos et de l’absence de perspective, l’opinion publique irakienne est extrêmement divisée. D’ailleurs le nombre de listes présentes pour les élections du 30 janvier est à l’image de cette situation ; la plupart de ces listes ont un caractère religieux voire fondamentaliste et ne remettent pas en cause le capitalisme ni même la collaboration avec l’armée d’occupation.

A cela on doit ajouter la résistance désorganisée du peuple irakien qui conduit certains à commettre des attentats suicides. On constate que les résultats de cette résistance sont limités car elle empêche la population de s’organiser et de se libérer elle-même. De nombreux groupes se basent sur un programme exclusivement religieux fondamentaliste transformant même la libération du pays en guerre de religion, accentuant les divisions entre les chiites et les sunnites, les Arabes et les Kurdes. Si la résistance est plus que légitime face à l’occupation, à la dictature instaurée par l’armée américaine et relayée par le pseudo-gouvernement irakien d’Allaoui et par la suite par celui issu des élections si elles ont lieu, elle ne gagnera pas sur ces bases là. Et surtout elle ne permettra pas un Irak réellement débarrassé de la corruption, de la misère, et du pillage de ses ressources naturelles par les capitalistes qu’ils soient étrangers ou irakiens.

Il faut que la population se constitue en une armée de libération avec un programme socialiste unifiant tous les travailleurs et travailleuses de la classe ouvrière et de la paysannerie. En généralisant les luttes des travailleurs qui existent déjà aujourd’hui (comme celle de milliers d’ouvriers du textile dans la ville de Kut, pour une augmentation de la prime de risque que l’administration veut diminuer), il est possible d’organiser une résistance qui soit réellement capable d’entraîner la masse de la population avec elle. Ce n’est qu’autour d’un tel programme que pourra se créer le parti des travailleurs qui permettra aux irakiens de lutter contre l’occupation , contre les collaborateurs locaux et contre le capitalisme. C’est à l’aide de cet instrument que les ouvriers pourront réquisitionner les puits de pétrole et les autres entreprises sous la gestion des travailleurs et contrôler la production pour l’organiser afin de satisfaire les besoins de tous et toutes.

Par Cabira