Voici une petite compilation tirée du numéro 181 de l’Egalité qui montre bien comment on nous pressure pendant que des millions sont donnés aux patrons, aux politiciens..
Vous avez aimé l’augmentation de 0,93% du Smic ? Vous aimerez les augmentations de tarifs
Ce gouvernement est tellement incapable de prendre une quelconque mesure sociale qu’il s’est contenté du minimum légal pour le salaire minimum, le SMIC : 9 centimes de l’heure, 11 euros par mois, 0,93%… Même pas une baguette de pain par jour.
Pour autant, le gaz va lui augmenter de 5% : c’est pour coller au marché. Les joies de la privatisation et de la libéralisation du secteur en fait, car cette augmentation est due à la hausse du réglementé. Lequel l’est par les multinationales privées. Mais également, c’est la hausse des taxes prétendument écologiques : faire payer les plus modestes pour un environnement dégradé par le mode de production capitaliste dont ne profitent que les capitalistes, c’est le tour de passe-passe des différentes législations telle la taxe carbone.
Mais ce n’est pas tout : la hausse des frais bancaires (alors que les banques annoncent des bénéfices toujours confortables) sera de 13%. On est d’un côté obligés de faire passer notre salaire (quand on en a un) par une banque qui du coup utilise cet argent pour cette opération mais en plus on paye toujours plus. La seule mesure que le gouvernement a été capable de prendre : un site internet pour comparer les frais bancaires et pour « faciliter la concurrence ». D’après le ministre de l’économie M. Sapin, c’est tout ce que le gouvernement peut faire. En fait de concurrence, dans le secteur bancaire comme dans les autres, il y a surtout accord pour nous faire payer.
Le timbre va augmenter d’encore (+ 6,3%), alors que la Poste supprime au moins 5000 emplois de postiers par an. Et à la demande des compagnies d’assurances, la contribution « solidarité avec les victimes du terrorisme » va augmenter de 37%. En gros, être « Charlie » si c’est bien toujours les mêmes qui payent. Et ce alors que l’assurance sur l’habitation va elle aussi augmenter de 2,5%.
Des milliards à trouver dans nos poches
De manière instructive, le gouvernement peut par contre baisser le taux d’imposition sur les sociétés, moins 5%, il va passer de 33 à 28% entre 2017 et 2020. Autrement dit, 7 milliards d’entrées fiscales en moins qu’il va falloir trouver dans nos poches. Et ce n’est pas un paradoxe : ce sont les gouvernements dits de « gauche » qui ont le plus baissé le taux d’impôt sur les bénéfices des entreprises – de 50% en 1985 à 33% aujourd’hui, la « gauche » est responsable de 15 des 17% de baisse. Certainement pour favoriser l’investissement et l’emploi ! … on se retient de rire ou de hurler devant le résultat.
Petits problèmes de riches
Henri Guaino, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy a rejoint le combat contre le faible niveau de vie. En effet, il a déclaré que touchant des indemnités d’élus (donc nos impôts), à hauteur de 5100 euros, il n’arrivait à rien mettre de côté. En 2013, il avait déjà déclaré : « On est très mal payés ». Au passage, c’est faux, vu ce qu’ils font et à quoi ils servent, les députés sont très bien « indemnisés ». Mais en plus, ils ne sont pas « payés » comme Guaino le dit, ou ils ne devraient pas l’être : député, ce n’est pas un métier normalement. Nous défendons au contraire que les élus soient payés au salaire moyen d’un travailleur, ça les ramènera à la réalité.
Au jeu des augmentations, les riches ont encore gagné
Le quotidien la Tribune, qu’on ne peut pas vraiment qualifier d’anticapitaliste, annonçait que le 3 janvier, les 120 patrons des plus grosses entreprises de France ont déjà gagné l’équivalent du salaire moyen annuel d’un travailleur. En fait, leur rémunération a augmenté de 20% en 2016 (alors que les travailleurs doivent souvent batailler des semaines pour une augmentation d’un ou deux %) et s’établit, en moyenne, à 3,5 millions d’euros, soit 9589 euros par jour quand le salaire moyen dans le privé est d’environ 2200 euros, par mois ! 50% des travailleurs touchent 1700 euros ou moins de salaire.
En attendant les annonces des bénéfices des 40 premières entreprises, en sachant que les 500 premières fortunes mondiales ont vu leur richesse augmenter de 237 milliards d’euros en 2016, on retiendra de ces chiffres qu’il n’y a aucune raison de se priver de lutter, d’exiger des augmentations de salaires et des minima sociaux… et encore moins de s’organiser pour renverser le capitalisme.