Socialistes et Révolutionnaires : les origines souvent oubliées du 8 Mars

Première partie de notre dossier consacré aux droits des femmes paru dans l’Égalité n°227

Le 8 Mars est une date centrale dans la lutte pour les droits et l’égalité des femmes. Son histoire méconnue est indissociable du mouvement ouvrier.

Proposée par la militante marxiste révolutionnaire Clara Zetkin en 1910 lors de la 2e conférence internationale des femmes socialistes de Copenhague, le 8 mars est inspiré du « National Women’s Day », un jour de lutte qui commémorait une grève d’ouvrières aux US. C’est une date importante dans la Révolution russe de 1917, où une manifestation de femmes a initié la Révolution de Février, menant à la chute du tsar puis, après la Révolution d’Octobre, à la formation d’un véritable gouvernement ouvrier. Leur rôle central leur a permis de gagner de nombreux droits : droit de vote, avortement, divorce…

Tous les ans, manifestations et grèves ont lieu à travers le monde, sans que cette histoire soit forcément connue. Le 8 Mars est aussi l’occasion de soutenir les luttes de femmes du monde entier, comme en Iran récemment.

Contre l’oppression de la femme, un combat de toute la classe ouvrière

Pour les marxistes, l’objectif était d’organiser les ouvrières autour d’une journée d’action et de revendications spécifiques aux femmes. Le féminisme bourgeois, qui émerge à cette époque, ne s’attaque pas aux racines de classe de l’oppression des femmes. Il prétend que toutes les femmes ont les mêmes intérêts, incompatibles avec ceux des hommes. Les marxistes défendent au contraire que les travailleuses n’ont pas les mêmes intérêts que les bourgeoises, bien que subissant aussi le sexisme, et que la condition des femmes progressera grâce aux luttes de toute la classe ouvrière, dont sa moitié masculine. L’enjeu est donc d’organiser les femmes, de formuler des revendications répondant à l’oppression qu’elles subissent, tout en faisant le lien avec les travailleurs, en les impliquant eux aussi. C’est ce que défend un programme socialiste.

La lutte pour l’égalité dans et par le mouvement ouvrier

Cette journée doit donc servir à la défense, par le mouvement ouvrier, des droits et de l’égalité des femmes, en avançant collectivement des revendications démocratiques, et des revendications spécifiques aux travailleuses : droit de vote, égalité salariale, lutte contre les violences sexuelles, surexploitation au travail… Une bataille que mènent les marxistes depuis le 19e siècle.

L’histoire des diverses grèves d’ouvrières montrent que leur organisation au sein du mouvement ouvrier leur permet d’arracher des victoires. Le mouvement ouvrier tout entier est renforcé grâce à l’unité plus forte de la classe ouvrière dans son ensemble, et au nombre supplémentaire de militantes, déterminées, qui ont d’autant plus intérêt à en finir avec le capitalisme qu’elles sont doublement opprimées.

Il ne peut y avoir de capitalisme sans sexisme. Les droits des femmes sont toujours menacés, comme on peut le voir aujourd’hui. Le socialisme est le seul moyen de mettre un terme à l’oppression des femmes !

Par Marie