Retraites : Organiser la riposte, construire les luttes !

Les syndicats ont été invités à un « conclave » pour discuter avec le patronat des contours de la réforme des retraites. Le gouvernement l’avait passée en force en 2023 malgré la colère et la lutte de millions de travailleurs et l’ensemble des syndicats unis contre lui. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, dit y aller pour porter l’abrogation de la réforme. Si Macron et les capitalistes n’avaient pas reculé en 2023 face aux manifestations massives, ils ne vont pas le faire en discutant autour d’une table !

Conclave : Il n’y a rien à en attendre !

Le piège n’a pas tardé à se refermer : Bayrou a envoyé une lettre de cadrage aux participants leur demandant de piocher 30 milliards d’euros dans les pensions d’ici 2030 pour un soi-disant retour à l’équilibre. C’est une manœuvre pour incorporer les syndicats dans les décisions à prendre pour s’attaquer aux travailleurs.

FO, en claquant la porte dès la première réunion et en disant qu’ils ne veulent pas servir « d’idiot utile » pour trouver un accord qui va à l’encontre des intérêts des travailleurs, a pris la bonne décision.
On n’attend pas des directions syndicales qu’elles discutent sans rapport de force avec le gouvernement ou dans les boites ! Ce choix d’aller discuter avec eux pourrait même couper la combativité qui est bien là.

Le 5 décembre 2024, un grand front syndical avait organisé une grève de la fonction publique avec une participation significative des travailleurs de la santé et de l’éducation nationale. Les revendications immédiates du maintien du paiement du salaire dès le premier jour d’arrêt maladie et la non-suppression de 4 000 postes dans l’Éducation nationale ont participé à faire tomber le gouvernement Barnier.

Puis après… silence total des directions syndicales ! Dès le mois d’octobre dernier, la CGT avait appelé à organiser une journée de lutte contre les plans de licenciements le 12 décembre. Il aurait fallu que ces dates soient plus rapprochées et véritablement préparées pour pour permettre la jonction du public et du privé et construire une riposte efficace.

Pour des syndicats combatifs !

Ce n’est qu’en organisant la riposte par la lutte des travailleurs que nous pouvons faire reculer Macron et les capitalistes. La CGT et d’autres syndicats mettent en avant le 8 mars comme moyen de lutter contre la réforme des retraites. L’appel à une « grève féministe » est un mot d’ordre jeté en l’air car seuls des rassemblements le samedi sont organisés. C’est insuffisant pour faire abroger la réforme.

Le samedi 22 mars, des syndicats, des associations et des partis organisent des manifestations contre le racisme et l’extrême droite, c’est une bonne chose ! Les femmes sont plus exploitées par le capitalisme et c’est aussi le cas pour ceux qui subissent le racisme. Il faudrait mener des vraies campagnes de syndicalisation auprès des femmes et parmi les travailleur-ses étrangers en combattant les discriminations et oppressions spécifiques inhérentes au capitalisme.

Les syndicats ont pour rôle de résister aux attaques du patronat en construisant le rapport de force. Les instances de cogestion dans les entreprises comme les CSE (Comité social et économique) sont devenus des instruments favorables à la collaboration de classe. Les syndicalistes devrons réapprendre à organiser les travailleurs indépendamment du cadre imposé par le patronat !

Organiser la riposte et des grèves massives

Macron et les capitalistes essaient de gagner du temps et accélèrent. Ils voudraient que la colère des travailleurs soit étouffée. Un exemple concret : des directions syndicales qui cosignent, à part la CGT, un communiqué avec le MEDEF et d’autres organisations patronales, réclamant plus de « stabilité politique » ! Le gouvernement Bayrou veut que les syndicats contiennent la colère.

Or, les syndicats sont les outils des travailleurs, et ses dirigeants devraient être les meilleurs défenseurs de nos intérêts exclusifs. Pas des médiateurs entre les travailleurs, le patronat et le gouvernement ! Il faut s’organiser dès maintenant pour construire, avec tous les syndicalistes et les travailleur-ses combatifs, une grande grève interprofessionnelle pour stopper Macron et les capitalistes.

Article paru dans l’Égalité n°227