Ce jeudi 11 juin 2015, à l’appel de l’intersyndicale (CGT éduc’- FO- FSU-SUD), plus d’un tiers des enseignants de collège ont à nouveau fait grève contre la réforme du collège imposée par décret pour la rentrée 2016. Cette journée fait suite à une grève réussie le 19 mai dernier qui montrait la colère d’une partie importante des personnels enseignants contre une transformation profonde des contenus et des heures d’enseignement pour les enfants. Comme une provocation, le gouvernement avait dès le 20 mai publié le décret officialisant la mise en place de la réforme.
Pour rappel, le gouvernement se targue d’effectuer une réforme égalitaire et fait appel à l’espoir qu’enfin une réforme de l’éducation serait juste. C’est faux, mais comme dans les autres services publics, les « réformes du gouvernement » sont toujours un pas, plus ou moins masqué, pour démanteler davantage les services publics.
En effet, il ne s’agit nullement d’alléger les journées des jeunes et qu’ils aient des cours plus vivants et intéressants. La loi organise de fait des coupes budgétaires féroces et 20% d’autonomie dans les budgets. Ceci créera un collège à la carte – différente selon les bahuts – et on imagine bien selon les quartiers et leurs habitants… Rien d’égalitaire là-dedans au contraire, mais bel et bien une baisse des enseignements proposés – notamment les langues anciennes et une partie de langues vivantes – et des inégalités croissantes.
La réforme se fait à moyens constants et supprime l’équivalent d’une demi-année de cours aux élèves sur leur quatre années de collège, sans réel bénéfice pour leur qualité d’études ou pour leur temps libre, vu le nombre d’évaluations et d’oraux que le nouveau collège impose pour le Brevet…!
Quant aux conditions de travail et d’études, tout ceci se fait sans moyens supplémentaires ni en personnels ni en terme de matériel. Ainsi le prétendu Collège numérique du XXIème siècle se fera sans personnel ressources sur place, sans réparateur – pas très pratique ! Ne parlons pas du nombre d’élèves par classe, 28 à 30 devient la norme en collège après 35 en lycée ! Les économies sont faites sur le dos des jeunes et de leurs familles, sur les postes de profs grâce à une flexibilisation de leur temps de travail et grâce à la suppression de toutes les options ! Dans tout cela, ce sont les jeunes issus des milieux défavorisés qui vont trinquer le plus. Voilà les clés de voûte de la réforme Vallaud-Belkacem. Et voilà pourquoi elle est bidon, démagogique et dangereuse !
La grève du 19 mai dernier rendait nécessaire une nouvelle journée de grève rapidement. Malheureusement l’intersyndicale nationale n’a pas voulu appeler au 4 juin, fixant cette date du 11 juin, trop lointaine, coupant une partie de l’élan du 19 mai. Pourtant un nombre significatif d’enseignants était en grève, et est descendu ce jeudi dans la rue pour dire sa colère. Nombreux sont ceux et celles qui se sont rendu aux assemblées générales unitaires – là où elles existaient – pour discuter et décider par leurs votes des suites à proposer aux directions syndicales. Tout le monde compte bien poursuivre et relancer la mobilisation dès septembre prochain !