Moyen Orient, le terrible chaos semé par les impérialistes

combattantes des YPGDu Liban au Pakistan, du Yémen à la Syrie et l’Irak, cette vaste zone du globe est secouée par des guerres interminables et meurtrières pour les populations civiles. Les interventions successives (au Liban dès les années 80, en Irak en 91 et 2003, en Afghanistan en 2001) et les jeux d’influences pour favoriser les conflits régionaux (guerre Iran-Irak, soutien aux groupes réactionnaires en Afghanistan, ou plus tard en Syrie), combinés avec des politiques économiques visant à maintenir ces régions dans le rôle de simples exportateurs de matières premières, notamment le pétrole, ont entraîné la multiplication des champs de bataille et des crises gouvernementales. Cela se combinait avec un appui sans faille aux gouvernements à la tête des États les plus dictatoriaux et réactionnaires : Arabie Saoudite, Égypte, Pakistan… Mais à force d’intervenir, de bombarder et de multiplier les manoeuvres favorisant une clique au sommet contre une autre, les impérialistes, qui ne défendaient que les intérêts des grandes multinationales et certainement pas ceux des populations, ont créé un chaos tel que la pire barbarie a surgi : soit sous la forme de Daesh (l’État prétendument islamique, qui reproduit exactement les politiques de pillages, de trafic et de meurtre de masse des impérialistes ou des pouvoirs qui leurs sont alliés), soit sous celle de conflits armés ethnico-religieux.

La péninsule arabique en guerre

L’Arabie Saoudite est un allié respectable pour des pays comme la France ou les États Unis, de même d’ailleurs que le Qatar ou les Émirats arabes unis. A tel point que les armes leurs sont vendues en masse. Selon une étude de l’institut IHS Jane, les ventes d’armes aux pays du Moyen Orient vont atteindre un niveau record en 2015 avec 16,5 milliards d’euros. L’Arabie Saoudite dépasse désormais l’Inde en termes d’importations d’armes. Son rôle de gendarme régional, déjà visible lors de son intervention militaire pour briser la révolution au Barhein en 2011, est encore renforcé par son intervention militaire au Yémen contre la rébellion populaire notamment par les milices Houtis. Et comme par hasard, l’ONU vient de décréter, le 14 avril, une interdiction de vente d’armes aux rebelles Houtis du Yémen, ceux-là mêmes que l’Arabie Saoudite bombarde régulièrement.

C’est une véritable course à l’armement qui s’organise. La Russie de son côté livre des missiles à l’Iran tandis que le Qatar sert de plaque tournante pour l’envoi d’armes à la rébellion syrienne, dont une partie est liée à Al Qaïda et une autre à Daesh.

Quant à la Libye, sa révolte populaire avait été complètement détournée par l’intervention de la Grande Bretagne et de la France, Sarkozy prétendait à l’époque qu’il n’y avait aucun risque de mise en place d’un pouvoir intégriste… Le but était en fait de couper l’herbe sous le pied à une révolution en cours et de tenter de mettre en place un pouvoir à la botte des impérialistes. C’est évidemment le chaos qui a surgi au lieu d’un processus révolutionnaire. Les mêmes manoeuvres de soutien au pouvoir en place se sont illustrées en Egypte, pour mettre fin à la révolution et restaurer un pouvoir complice des impérialistes après avoir espéré compter sur Morsi et les frères musulmans qui avaient le désavantage d’être à la fois contre le peuple et contre les cadres de l’ancien régime et donc n’étaient pas assez sûrs. Le 1er avril dernier, les USA ont annoncé qu’ils reprenaient les livraisons d’armes à l’Égypte.

De telles politiques d’apprentis sorciers ont conduit au chaos en Irak et les populations se voient coincées entre deux projets tout aussi réactionnaires et barbares représentés par Daesh d’un côté et les pouvoirs corrompus de l’autre. Il faut soutenir ceux qui luttent comme les syndicalistes en Irak ou par exemple, les combattants qui ont repoussé Daech à Kobané. La résistance initiée à Kobané, dans la région kurde du Rojava, au nord de la Syrie, qui lutte pour une société égalitaire et s’efforce de former des unités de combat populaires sans base ethnique ou religieuse en luttant pour une région débarrassée de l’intégrisme, des discriminations, et pour une égalité entre tous et toutes, quelle que soit la culture ou la nationalité, est un point d’appui. La tâche reste immense, d’autant qu’aucune illusion dans les pays européens et les USA ne doit être entretenue. Les impérialistes sont les principaux responsables de la situation et tant qu’ils ne seront pas chassés de la région, ils continueront d’alimenter les guerres et les conflits. La lutte contre Daesh ou les régimes réactionnaires syrien et irakien, yéménites ou d’Arabie Saoudite, ne peut se faire que sur la base d’une politique rassemblant les travailleurs, les jeunes, les petits paysans et les masses populaires des villes autour de la défense de leurs intérêts démocratiques, économiques et sociaux, contre les impérialistes, leurs valets et les forces terroristes.

Par Alex