Mobilisation des agriculteurs, Macron et les capitalistes sont responsables de la misère !

La colère contre le gouvernement Macron-Attal est explosive, des agriculteurs manifestent et mènent des actions dans tout le pays depuis plusieurs semaines. Le déclencheur a été l’augmentation de la taxe sur le gazole agricole sous prétexte d’écologie mais sans donner de solution de rechange. Cette taxe met en colère tout les agriculteurs mais ce mouvement est hétérogène. On y trouve des grands exploitants (élevage ou agriculture) et des propriétaires fonciers, qui captent 80 % des aides européennes. Ceux-ci sont représentés par la FNSEA ou les Jeunes Agriculteurs… La même FNSEA dont le président A. Rousseau est à la tête d’un groupe qui pèse 9 milliards d’euros et possède Lesieur et Puget.

Une grande partie de leur production est destinée à l’exportation. Ils sont favorables au modèle d’agriculture intensive qui détruit l’environnement pour faire plus de profits : glyphosate, méga-bassines… Ce sont eux qui font disparaître les petites fermes (200 par an) par la concurrence et ce sont eux qui sont reçus par Macron qui les favorise avec la dernière loi agricole.

Mais il y aussi des paysans qui galèrent à se rémunérer, qui ont des pratiques plus écologiques et essayent de répondre aux besoins locaux (représentés par d’autres associations ou syndicats comme la Confédération Paysanne ou le Modef). Ils sont écrasés entre les gros exploitants et les marges énormes de la grande distribution et doivent trouver leurs propres débouchés.

Le Rassemblement National ne pense qu’aux européennes

Le RN peut se permettre d’apparaître dans les mobilisations des agriculteurs avec le flou politique qu’ils entretiennent. Ils critiquent l’Union Européenne mais soutiennent l’agriculture intensive et sont contre les mesures écologiques. Le moitié de leurs députés n’ont pas voté pour les prix plancher pour les produits agricoles, une mesure proposée par la France Insoumise. En réalité il cherchent surtout des voix pour les élections européennes qui arrivent. Des groupes d’extrême droite ont aussi profité de la situation pour agresser des militants de gauche et se font passer pour des agriculteurs !

Hypocrisie du gouvernement

Alors que Macron a traité des militants anti-bassines ou des manifestants pour les retraites de « terroristes », on a rien entendu de tel après que des vignerons ont fait explosé un bâtiment public, incendié la douane à Nîmes ou la MSA de Narbonne. De même, Darmanin a publiquement communiqué son refus d’envoyer les CRS contre les blocages des agriculteurs… pourtant massivement utilisés contre les gilets jaunes ou dans les derniers mouvements sociaux. C’est tellement hypocrite ! Les médias se sont émus de quelques vitrines brisées lors de manifestations « contre la loi Darmanin » à Rennes par exemple (des actions qui, par ailleurs, ne font jamais peur au gouvernement ou aux capitalistes) mais lorsqu’il s’agit de gros exploitants qui engrangent des millions d’euros, ils ne disent rien ! Cela nous montre à nouveau de quel côté ils sont : celui des super-riches !

Le gouvernement ne répond pas au problème

Attal a déjà fait des annonces pour alléger des taxes et diminuer encore des normes écologiques, pour satisfaire la FNSEA. Cela ne satisfait pas la majorité des paysans et exploitations familiales, qui veulent une augmentation de leurs revenus. Ils vont continuer les blocages cette semaine, notamment pour « faire respecter la loi Egalim », censée équilibrer le rapport de force entre la grande distribution/agro-alimentaire et les producteurs pour une meilleure rémunération, et pour une refonte des aides européennes pour favoriser les petites exploitations et inciter à des mesures respectueuses de l’environnement.

Quel rôle pour le mouvement ouvrier ?

La CGT appelle ses militants à entrer en discussion avec les agriculteurs en lutte. C’est une bonne chose ! Il faut aussi que les syndicats et les partis de gauche appellent les travailleurs à se mobiliser sur les salaires, les prix, les services publics, etc. pour augmenter le rapport de force contre Macron et stopper sa politique.

Pour la Gauche Révolutionnaire, il est légitime que des paysans souhaitent pouvoir vivre de leur travail. Il est important d’avoir des prix qui soient fixés entre les producteurs et les travailleurs et la population qui vont consommer ces produits. On pourrait les baisser tout en rémunérant mieux les paysans en prenant sur les marges de la grande distribution.

Mais le système capitaliste favorise les gros exploitants et fait disparaître les paysans. Ces derniers ont donc tout intérêt à s’allier à la classe des travailleurs qui – par sa place dans la société et son nombre – est seule capable d’exproprier les grands groupes capitalistes et d’apporter une vie décente aux paysans. On aurait alors un service public de toute l’alimentation et de la distribution, géré démocratiquement par les travailleurs avec les paysans, qui planifierait et organiserait la production en fonction les besoins de la population. Cela garantirait un revenu à tous les paysans – ainsi que le matériel et l’investissement en échange de la production. Mais permettrait aussi dans le même temps d’avoir une agriculture non polluante, 100 % bio pour tous, bonne pour la santé et de contrôler les prix !