L’attaque lancée par Macron sur les retraites a été la goutte d’eau qui a fait déborder l’océan de colère. Tout son gouvernement est composé soit d’opportunistes de droite et de gauche soit de millionnaires ou représentants directs des intérêts des multinationales. On a déjà eu plusieurs ministres qui ont dû démissionner suite à des scandales, et cela continue avec le secrétaire d’État Delevoye qui avait « oublié » de déclarer son lien avec une société d’assurances, entre autres… et 13 autres postes oubliés !
Cela tombe évidemment mal pour Macron qui essaye encore de faire croire, en vain, que la réforme des retraites serait pour sauver le système par répartition. Évidemment cela ouvre grand la voie au système par capitalisation, pour que les fonds de pension comme BlackRock (dont le président en France vient d’être promu officier de la Légion d’Honneur) puissent spéculer sur nos retraites, qui ne seront plus garanties. Cet entre-soi des riches est insupportable. C’est l’objectif et le mandat de ce gouvernement qui fera donc tout pour aller jusqu’au bout. Il joue le pourrissement et veut faire croire que tout va bien, qu’il va tenir bon mais il est au bord du gouffre. Déjà fragilisé par le mouvement des Gilets jaunes, le gouvernement fait face à un mouvement de grève qui a déjà dépassé en longueur celui de 1995 à la SNCF et à la RATP et est aussi très suivi dans l’éducation, les hôpitaux, chez les pompiers, les raffineries… De nombreux travailleurs du privé ont aussi participé aux grandes journées de grève des 5, 12 et 17 décembre. Le gouvernement a perdu la bataille de la communication face aux syndicats et aux actions des grévistes qui ont permis que le soutien à la grève soit toujours majoritaire. Il ne tient que par la répression féroce de la police qui s’est exercée sur les gilets jaunes, sur les blocages des lycéens encore récemment ou sur les piquets de grève des dépôts de la RATP. Police qui a d’ailleurs obtenu le « maintien de son régime de retraite » : pas si universelle cette réforme…
Macron est lui même un aventurier qui a saisi la chance liée à la déconfiture totale de la droite et du PS après des dizaines d’années de gestion des intérêts des ultra-riches. Le problème, pour la bourgeoisie, c’est qu’elle n’a pas d’option de rechange pour le moment. S’il cède sur les retraites, toute sa politique sera bloquée pour les années à venir. S’il ne cède pas, il va continuer d’accumuler la colère contre lui et d’autres mouvements plus massifs encore viendront. Dans tous les cas, Macron a déjà perdu et la bourgeoisie est affaiblie.
Par Louis Matthias