LPPR et reconfinement : effectivement, c’est dur d’avoir 20 ans en 2020 ! 

Cette année encore, les étudiants se retrouvent avec des conditions de vie et d’études très dégradées. Les seuls emplois qui leurs sont accessibles restent très précaires, si tant est qu’ils puissent en avoir un.

Ajouté à cela les conditions dans lesquelles les cours à la fac se déroulent, qui en temps normal sont déjà très mauvaises dues au manque de moyens et de personnel, mais avec la Covid-19 le sont encore plus ! 

Depuis la rentrée, on a pu constater le manque de mesures et de protections sanitaires (masques et gel ont été annoncés, mais beaucoup d’étudiants n’en ont pas vu la couleur…).

A l’annonce du confinement numéro deux, impliquant fermeture des universités et -sauf dérogations- l’intégralité des cours en distanciel (sachant que dans bon nombre de facs, le distanciel avait déjà pris sa place en ce début d’année), beaucoup d’étudiants sont retournés se confiner chez leurs parents, afin d’échapper à leur quotidien précaire et leur logement de quelques mètres carré. Mais malheureusement, distanciel rime avec inégalités ! Pour beaucoup d’étudiants, suivre les cours à distance est une chose bien compliquée… le manque de matériel et de connexion suffisante excluant une partie des étudiants. En effet, ce sont toujours les mêmes qui sont défavorisés : les étudiants étrangers, ceux habitant dans une zone rurale, ceux en situation de handicap, etc.

Et en plus de ça, il a été annoncé il y a quelques jours que les partiels se dérouleront en présentiel, les rendant inaccessibles aux étudiants confinés loin de leur fac. 

Mais cette situation n’est pas nouvelle, bien au contraire… nous la dénoncions déjà pendant le premier confinement, tout comme la LPPR ! 

En plus de ces conditions d’études, des lois qui empêchent la mobilisation et qui limitent la recherche !

La LPPR, (loi de programmation pluriannuelle de la recherche), a été annoncée en février 2019. La lutte avait déjà commencé dans les Universités à ce moment : des cortèges étudiants sont apparus dans les manifestations contre la réforme des retraites, des assemblées générales (AG) se sont déroulées pour lutter… Aujourd’hui encore, les syndicats de personnels rejettent cette loi qui casse encore plus le service public d’enseignement supérieur et de recherche.

Depuis le début cette loi sert encore une fois les intérêts des plus riches et surtout des entreprises privées au détriment de l’acquisition du savoir et de la recherche publique. Elle va permettre de ne financer que les projets de recherches allant dans leur sens (la recherche du profit et non l’amélioration des conditions de vie, de travail, ou d’apprentissage). De plus, précarité renforcée pour le personnel : fin du paiement des heures supplémentaires, « CDI » qui s’achèvent avec la réalisation du projet de recherche, moins de recrutement chez les jeunes professeurs.

Cette loi fait parler d’elle à cause de la fin de la « franchise universitaire », ce qui empêchait à la police de venir d’elle-même dans les locaux sans l’accord du président de l’Université. Il y a l’ajout du paragraphe concernant l’interdiction d’occuper les établissements du supérieur, et dernièrement, l’interdiction des intrusions dans les établissements du supérieur sans y être habilité, sous peine d’une amende de 45 000€ et de 3 ans de prison si cette intrusion se fait « en réunion ». Ce dernier ajout va empêcher les étudiants de se mobiliser en faisant des AG, réunions, et piquets de grève par exemple. Ce n’est pas sans lien avec la loi « sécurité globale » qui veut nous empêcher de nous protéger des violences policières en filmant les policiers… Ces deux lois vont passer en même temps. 

Mobilisons-nous sur des revendications communes ! 
Ce que nous voulons : 

  • Aucune sanction sur les étudiants ne pouvant se rendre aux partiels (donc pas de défaillance ou perte de bourse) !
  • Suppression de la LPPR qui s’inscrit dans une logique de marchandisation de l’éducation ! 
  • Plus de moyens dans le supérieur : plus de personnel enseignant et non-enseignant, payés décemment et en temps et en heure, titularisation des personnels en contrat précaires, des locaux aux normes… 
  • Et surtout, une université gratuite et de qualité ouverte à tout le monde avec un budget à la hauteur des besoins établis par les personnels et les étudiant-e-s !

Contacte-nous pour qu’on se batte ensemble ! 

Laora Verbe

Rachel Simon