Les reniements du Ministre Hulot

cover-r4x3w1000-59b1059091277-000-s45r8Cela fait maintenant 8 mois que le « grand écologiste » Nicolas Hulot est devenu ministre de la transition écologique et solidaire. Et bien que ministre d’État (l’un des deux seuls du gouvernement), cela n’a pas empêché qu’il ne soit pas associé aux États généraux de l’agriculture et de l’alimentation. La nomination de Hulot n’est véritablement qu’un alibi marketing visant à satisfaire les pseudo-écologistes, professionnels en retournement de veste, comme De Rugy et Pompili, et les experts du green-washing.

Article publié dans l’Egalité 187 avant l’abandon du projet d’aéroport de Notre Dame des landes

Et en effet, l’activité de son ministère depuis plusieurs mois se caractérise essentiellement par des volte-face successives sur tous les dossiers :

– prolongation de 3 ans de la vente du glyphosate, un pesticide de la multinationale Mosanto qui est un perturbateur endocrinien vraisemblablement cancérigène ;

– autorisation de la mise sur le marché du Sulfoxaflor, un nouveau néonicotinéide de la firme Dow AgroSciences, ce pesticide tueur d’abeilles, alors qu’en moins de 30 ans, l’Europe a perdu 80% de ses insectes volants ;

– recul sur la sortie du nucléaire, et en lieu et place de l’interdiction, la fin progressive sans limite claire des nouvelles explorations et exploitation des hydrocarbures non-conventionnels (gaz et huile de schiste), pourtant conditions nécessaires pour développer les énergies renouvelables.

On pourrait développer à l’envie les cas de recul honteux, face au lobby de la chasse à courre ou concernant l’abattage contre-productif de 40 loups, par exemple. Macron et son gouvernement doivent prendre une décision très prochainement concernant l’aéroport de Notre-Dame des Landes… On peut légitimement craindre le pire, malgré le dernier rapport en date plutôt défavorable à la construction de ce nouvel aéroport. En effet, le bétonneur Vinci, l’exploitant AGO et le patronat de la région doivent peser de tout leur poids pour une décision qui leur soit favorable.

Mais comment pourrait-il en être autrement de la part de ce ministre millionnaire, flanqué de deux secrétaires d’Etat ouvertement pro-capitalistes, dans un gouvernement de millionnaires dévoués uniquement à la satisfaction des besoins des riches et des ultra-riches ? Il est impossible d’être patron d’une entreprise qui produit shampoing et gels douche – épinglés à la fois par Greenpeace et 60 Millions de consommateurs pour leur nocivité pour la santé et pour l’environnement – posséder plusieurs maisons et véhicules (polluants), et s’attaquer frontalement aux intérêts des 1% les plus riches, à ceux des capitalistes de l’industrie chimique, du pétrole, du nucléaire ou de l’agro-business, etc., afin de mener une véritable politique écologique.

Ce sont encore les fausses solutions prétendument écologiques ne s’attaquant qu’aux portefeuilles des ménages des classes populaires, faites de taxations diverses et variées. Les grandes messes inutiles (COP23, One Planet Summit ), ont encore de beaux jours devant elles avec un ministre écolo pareil !

Par Yann Venier