Lactalis : le lait vicié remis en vente !

P4-5 Lactalis légende - Mobilisation de la Confédération paysanne le 22 février pour exiger l'ouverture des livres de compte de LactalisLe directeur qualité de Carrefour a avoué avoir remis en vente du lait maternel pourtant annoncé comme devant être retiré de la vente à cause d’une contamination à la salmonelle. Cette bactérie est bien connue parmi les premières causes d’infection alimentaire collective et dans ce cas précis, 38 nouveaux nés ont été contaminés, frôlant la mort.
Non seulement Lactalis savait, tout comme Carrefour et Auchan, et ils ont refusé d’informer les clients. C’est ce que révèle la commission d’enquête, montrant aussi que Lactalis a caché depuis 10 ans plusieurs rapports d’analyse montrant la présence de la bactérie dans l’usine de production.

Article publié dans l’Egalité 188

1er groupe mondial de produits laitiers, Lactalis se place au dessus de la santé publique. Les dirigeants du groupe qui se font des milliards en jouant avec la santé de la population sont peu inquiétés. Les contrôleurs sanitaires sont de moins en moins nombreux à cause des politiques néo-libérales qui ont supprimé des postes par centaines. Et ils subissent des pressions pour ne pas interférer sur les « affaires » des géants de l’agroalimentaire. Les laboratoires internes aux entreprises ne sont là que pour valider le produit, les employés subissent des pressions fortes sur leurs carrières et leurs emplois.
Ce scandale alimentaire n’est pas le premier : vache folle, lasagne au cheval et j’en passe ! La législation est toujours en retard sur les industriels et ceux-ci ne risquent au pire qu’une amende. Qu’est ce que sont quelques centaines de milliers d’euros quand on encaisse des milliards ?
On ne peut pas laisser la santé publique et la sécurité alimentaire aux mains de groupes dont le seul but est d’amasser toujours plus de profits. D’une part, il faut, sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la population, en toute transparence, mettre en propriété publique les centrales d’achat et les grands groupes de distribution. Les travailleurs pourraient faire des tests en toute objectivité et autoriser ou non la mise en vente, selon des critères sociaux et écologiques. Ceci permettrait également un contrôle des prix et une véritable discussion avec les petits producteurs. Il en va de même pour les grands groupes de l’agro-alimentaire qui passent aujourd’hui au dessus des lois, ayant des usines dans tous les pays du monde et ramenant ainsi en Europe et en France des produits qu’ils ont fait fabriquer ailleurs, où les contrôles sanitaires sont encore plus faibles qu’ici.
Cette solution est applicable dès aujourd’hui, même sous le capitalisme. Les seuls humains réellement capables d’être responsables et éthiques sont les salariés et ouvriers de ces entreprises. Ils ont la volonté de bien faire leur travail, pas de sucer le plus d’argent possible comme le font Lactalis et tant d’autres !

P-E Martin