Dernière partie de notre dossier consacré aux droits des femmes paru dans l’Égalité n°227
Il y a 100 ans, la grève des sardinières de Douarnenez s’est déclenchée dans un contexte de crise économique capitaliste et de grande misère, pour de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaire. 73 % d’entre elles se mettent en grève, rejointes par des ouvriers de fabrication des boites de conserves. Douarnenez est paralysée. La bourgeoisie et le patronat, à l’offensive, n’hésitent pas envoyer des briseurs de grève. Face à leur détermination et à une lutte militante et organisée (comité de grève, manifs en ville…), les patrons des conserveries doivent céder.

Un accord est signé en janvier 1925 : salaire de 1 franc l’heure et non plus paiement à la pièce, heures supplémentaires majorées à 50 %. Le cortège de la victoire fut joyeux !
La mairie, communiste depuis 1921, soutient pleinement la grève. Le PC et l’Internationale communiste décident d’avoir des candidates ouvrières aux municipales dans plusieurs villes.
Josephine Pencalet, dirigeante de la grève, est élue sur la liste du maire Daniel Leflanchec. Mais les femmes ne sont pas électrices en 1924, elles n’auront le droit de vote que 20 ans plus tard. Le Sénat annule son élection. Cela a laissé un goût plus qu’amer à Pencalet et aux autres.
En 1924, grâce à leur grève, les sardinières de Douarnenez ont fait l’expérience d’un vrai pouvoir : celui de remettre en cause la dictature du patron et des chefs (dont le harcèlement sexuel), de s’organiser, faire de la politique. Le pouvoir de la majorité des femmes, c’est notre force collective en tant que travailleuses !
Par M.-J. Douet