Gagner la lutte contre les attaques de Macron. Mobilisation générale le 9 octobre

coul P4 lutte 2Les nouvelles attaques annoncées par le gouvernement Macron-Philippe sont annoncées alors que Macron est au plus bas dans les sondages. Nous savons l’agenda des attaques du gouvernement et nous avons une date précise pour mobiliser tout le monde, par une grande journée de grèves et de manifestation, le 9 octobre. Une journée qui a un sens si elle sert de point central, de pilier, pour la construction d’une lutte d’ensemble et déterminée. Nous ne sommes plus dans l’après « élections présidentielles » de 2017, qui conférait encore à Macron un semblant d’autorité. Et d’ailleurs, cette « autorité » s’est largement effritée dès le printemps avec les luttes des cheminots et des étudiants. Dans les facs, le seul soutien militant qu’il a reçu pour la loi Vidal mettant en place la sélection est venu… des groupuscules d’extrême droite.

Article publié dans l’Egalité 191

Construisons un mouvement puissant

Mais même affaibli, Macron n’a pas été menacé par les mouvements de lutte en cours. A la rentrée 2017, le gouvernement avait annoncé son agenda, jusqu’aux dates de présentation et d’adoption de sa loi travail II. Mais les principaux syndicats de lutte n’avaient pas saisi l’opportunité de construire un plan de lutte clair face à ce calendrier. Or, c’est indispensable : les travailleurs ne vont pas avoir confiance dans des journées d’action sans mots d’ordres clairs et sans suite. Faire une grève d’une journée n’a de sens que si elle permet à la fois une démonstration de force et de fermeté dans les revendications, et qu’elle sert de point d’appui, soit pour des questions locales ou de branche d’activité, soit pour aller vers un mouvement de lutte plus massif encore.

Il ne s’agit pas de jurer que par une hypothétique « grève générale », même si celle-ci est une des armes les plus puissantes de lutte et qu’elle serait bien utile aujourd’hui. Elle n’est pas un objectif mais un moyen de lutter, et elle n’a lieu que si elle se combine avec une véritable crise politique, presque une aspiration révolutionnaire des jeunes et des travailleurs (et d’autres couches), à changer de société, comme c’était le cas en mai 1968.

Journée de mobilisation et de grève

A l’appel des principaux syndicats de lutte (CGT, Solidaires, FO et FSU) et des organisations de jeunesse, le 9 octobre doit être une « journée de mobilisation et de grève interprofessionnelle, étudiante et lycéenne » contre la « politique sociale du gouvernement ». Tous les syndicalistes, toutes celles et ceux qui veulent stopper la politique de Macron peuvent se saisir de cette date. Il ne s’agit pas d’aller négocier des miettes avec Macron, pas besoin de grève pour cela, la direction de syndicats comme la CFDT savent très bien le faire, et ce, sans même appeler à la grève.

Il s’agit donc de stopper effectivement cette politique, à la fois en exigeant que les dirigeants des syndicats de lutte soient les plus combatifs possible, mais également en préparant dans nos entreprises, nos quartiers, nos lycées et nos universités, une mobilisation de masse et de grève.

Dans nos entreprises,facs, syndicats, prendre nos responsabilités

L’enjeu d’une journée nationale de mobilisation comme le 9 octobre ne dépend pas du bon vouloir des dirigeants nationaux des syndicats qui ont souvent une attitude trop molle face au gouvernement et qui n’annoncent pas suffisamment clairement les suites à donner à une telle journée. Pour les obliger à aller plus loin, ce sont les militant-e-s syndicaux, les travailleurs-es, les jeunes, qui peuvent jouer un rôle.

Il faut donc que dès maintenant, dans le maximum de syndicats, de fédérations, de structures locales… organiser plusieurs assemblées et réunions pour inviter les travailleurs à préparer collectivement le 9 octobre. Pour le faire sur une base combative : contre la politique de Macron et sur leurs revendications de secteur ou d’entreprises car ces questions ne sont pas séparées.

Et il faut s’adresser aux structures locales ou fédérales des syndicats comme l’UNSA ou la CFDT qui peuvent très bien ne pas suivre l’orientation de collaboration avec Macron établie par leur direction nationale. Une telle approche a fait cruellement défaut en septembre 2017, alors que des fédérations entières de la CFDT et de FO se déclaraient contre la loi travail II, aucune proposition de les associer aux journées d’action n’a été faite. Or, cela aurait affaibli leur direction pro-Macron et renforcé le mouvement.

Enfin, et c’est fondamental, les structures de base ou locale doivent s’adresser aux directions nationales, publiquement, pour exiger que la mobilisation soit clairement un rejet de la politique de Macron, que des réunions larges interprofessionnelles ou intersyndicales soient mises en place pour discuter d’un véritable plan d’action, et que soit annoncée clairement une date de mobilisation en novembre pour construire la grève de masse.

Une large majorité des travailleurs et des jeunes cherchent un moyen de s’opposer massivement à la politique de Macron, et toutes et tous ensemble on peut la stopper. Réussir une journée de grève massive le 9 octobre en construisant la lutte au plus près des travailleurs, dans les entreprises et les quartiers, c’est notre rôle à toutes et tous : prenons nos responsabilités !

Par Alex Rouillard