Fin du « Nouveau Front Populaire », quelles leçons, comment avancer ?

Ce qui devait arriver… arriva ! Sans surprise pour personne, le PS est venu au chevet de Macron en ne votant pas la censure du gouvernement. Cette « trahison » a ravivé le profond dégoût pour ce parti et LFI évoque désormais la nécessité de rompre avec le PS.

En soutenant un budget des plus violents contre les travailleurs, le PS est surtout venu, au nom de la « stabilité », protéger les politiques pro-capitalistes. Le PCF et EELV s’opposent à cette rupture en essayant de maintenir une alliance sans principe à gauche, ce qui sert objectivement le PS et Macron.

Rompre avec le PS : oui, mais sur quelles bases ?

Le NFP s’est créé sans base politique claire, ce « Front Populaire » s’est donc traduit par une alliance avec un parti qui accompagne et mène des politiques contre les travailleurs (sous Hollande ou dans les villes et départements). La NUPES avait explosé pour les mêmes raisons. La leçon à tirer est que la séparation avec le PS doit se faire sur une base politique claire sinon l’impasse persistera. Ce vers quoi il faut avancer, c’est une unité de combat contre Macron et les capitalistes.

LFI représente, aux yeux d’une partie des travailleurs et des jeunes, une force qui résiste en maintenant un cap politique. Les scores importants de Mélenchon aux présidentielles de 2017 et 2022 et de LFI aux autres élections illustrent l’intérêt politique fort qu’il y a pour une force qui se poserait en opposition au capitalisme.

La France insoumise fait de la journée de mobilisation antiraciste du 22 mars une date centrale contre Macron et sa politique raciste. Et c’est nécessaire, d’autant que depuis des mois, il n’y a aucune date appelée par les syndicats ou partis pour résister aux attaques. Les points d’appui sont déjà présents pour poser la question d’avoir un outil pour politiser la situation et renfoncer notre camp. Il faut accélérer !

Pour construire un nouveau parti des travailleurs !

Une autre unité doit se mettre en place, celle des travailleurs, des jeunes, des syndicalistes et des militants. Cette unité est nécessaire pour bloquer la politique de Macron, le RN et les capitalistes. Un tel front, suffisamment combatif pourrait ouvrir la perspective d’une lutte pour dégager Macron. Mettre en œuvre cette unité passe par discuter d’une plate-forme de revendications et ne pas s’en éloigner. LFI a conservé une approche correcte : « le programme et rien que le programme ». Oui mais lequel ? Un programme clair doit être mis en discussion largement avec les travailleurs. Cela permettra de gagner en confiance dans leur capacité à lutter : augmentation des salaires, prendre sur les profits des capitalistes, nationaliser les entreprises qui licencient, etc.

Nous sommes pour la création d’un parti des travailleurs et des jeunes qui pose immédiatement la question de transformer la société. Contrairement aux alliances « par le haut », une alliance à la base ferait monter d’un cran le rapport de force. Cela pose la question d’unir directement toutes celles et ceux qui font fonctionner la société : organiser les travailleurs en classe. Ce qui implique d’avoir un parti qui a un fonctionnement réellement démocratique afin que de larges couches de travailleurs puissent s’y organiser, discuter et voter leur programme.

Un tel parti ne devra pas se contenter d’un vocabulaire anticapitaliste, mais doit fixer comme objectif de se battre pour le socialisme par la mise en propriété publique des principaux secteurs de l’économie dans le but de satisfaire les besoins de tous.

Par Y.B, article paru dans l’Égalité n°227