La guerre du Vietnam (1955-75) est la plus longue du 20e siècle. Elle a laissé une empreinte indélébile. Une génération de jeunes a participé et parfois dirigé des mouvements de masse contre l’ordre établi. Elle a été un puissant facteur de révolte de la jeunesse étudiante qui sympathisait avec les masses vietnamiennes et leur résistance tenace à l’impérialisme américain.
Mouvement de masse et guerre anti-impérialiste
Les États-Unis ont été vaincus pour la première fois de leur histoire par 17 millions de paysans en haillons au Sud-Vietnam, ainsi que par la population du Nord-Vietnam.
Mais la lutte héroïque des Vietnamiens n’a pas permis à elle seule de vaincre l’impérialisme américain. La révolte des soldats et du peuple américains contre la guerre et les gouvernements qui la menaient fut aussi cruciale. Premier conflit télévisé de l’histoire, l’information et la vue des cercueils de soldats morts ont aidé à réaliser ce qui se passait au Vietnam. Des mobilisations anti-guerre de grande ampleur se déroulèrent partout dans le monde.
L’implacabilité des Vietnamiens, leur refus de plier face à la classe dirigeante américaine, a mis le feu sous la forme d’un mouvement antiguerre de masse qui l’a obligé à se retirer du Vietnam.
Les leçons de 1968 pour aujourd’hui
Les travailleurs ont la capacité d’arrêter les guerres. En se soulevant massivement, nous pouvons forcer les dirigeants à se retirer, empêcher l’armement de rejoindre le pays ciblé, bloquer la production d’usines d’armement… La lutte des travailleurs et des peuples contre l’impérialisme a lieu dans les pays qui en subissent le joug, mais aussi dans les pays impérialistes.
Dans les mobilisations contre la génocide à Gaza et au Liban, une nouvelle génération, encore petite, se mobilise. Mais seules quelques centaines de personnes elles aussi avaient marché lors de la première manifestation contre la guerre du Vietnam aux États-Unis en 1964. Quatre ans plus tard, en 1968, jusqu’à deux millions de personnes se mobilisaient à travers les États-Unis.
On a pu arrêter des guerres, et nous le pouvons encore aujourd’hui. La nouvelle génération en particulier doit elle aussi se mettre en lutte contre ce système capitalisme dépassé et violent.
Article paru dans l’Égalité n°225