Algérie, un pays en verrouillage politique

En 2019, grâce au mouvement de masse du « Hirak » contre un 5e mandat de Bouteflika, un vent d’espoir a soufflé dans le pays, dont la majorité sont des jeunes. Mais après, la pandémie et des arrestations ciblées de dirigeants de ces manifestations, de journalistes, de militants, mais aussi de personnes qui osaient simplement critiquer les autorités algériennes, le pays semble comme figé. Les manifestations y sont interdites et les réunions publiques très compliquées à tenir, le mouvement ouvrier est comme assommé. Ce qui empêche les algériens de s’organiser pour trouver une solution face à ce régime politique.

Tebboune réélu sans surprise

Abdelmajid Tebboune a été réélu par une minorité qui profite de son régime et des partisans du statu quo, non pas par la volonté de la majorité. Sur 24 millions d’inscrits seuls 5 millions se sont déplacés. Il peut rester au pouvoir car il y a un certain sentiment de crainte entretenu par la classe dirigeante que si Tebboune part, ce sera le chaos, qu’il y aurait besoin d’un homme fort, à poigne, que les algériennes et les algériens ne seraient pas prêts pour la démocratie… Cette élection tient alors plus de la forme que du fond, elle devient une façon pour le gouvernement de se légitimer et pour une partie des Algériens de ne pas perdre la face.

Tebboune veut faire croire qu’il représente l’Algérie indépendante, fière et forte. Il a un discours nationaliste contre l’ancienne puissance coloniale française et contre le Maroc. En réalité, Tebboune mène une politique libérale et vend les richesses nationales des algériens aux intérêts privés. Seul un nouveau mouvement de masse des jeunes et des travailleurs pourra réellement changer le cours du pays.