Macron a nommé Premier ministre Barnier, un politicien de droite aguerri, après avoir refusé d’en nommer un·e du NFP. La colère, forte depuis la dissolution, ne s’estompe pas. D’autant que son nouveau gouvernement est une alliance de combat ! Treize macronistes officiels et 22 ministres de droite (LR, Modem, Horizons, UDI). De quoi continuer la même politique et réjouir les patrons du CAC 40 !
« Coup de force » ou vrai visage du capitalisme ?
L’idée d’un « coup d’État » ou coup de force pour d’autres est largement partagée. Macron n’a pas respecté la tradition de nommer un Premier ministre de la première force du pays. Mais il n’a rien fait d’illégal, car la Ve République, de nature antidémocratique et bonapartiste, l’y autorise attribuant beaucoup de pouvoir au Président. Ce qui se passe en ce moment révèle le véritable visage de la démocratie bourgeoise, qui n’a de « démocratique » que le nom et quand cela les arrange ! La crise politique est profonde. Macron est détesté et son gouvernement n’est pas légitime. Ils vont à nouveau devoir recourir à encore plus de violence dans la répression et voudront imposer leurs lois à l’Assemblée.
La revendication de la 6e République, pourquoi ça ne peut pas suffire ?
L’idée d’une autre république, qui fonctionnerait sur d’autres bases, plus démocratiques est souvent évoquée. La 6e République est par exemple au cœur du programme de la France insoumise. Nous sommes pour en finir avec la 5e République et pour une assemblée constituante. Comment les travailleurs et la majorité de la population peuvent-ils vraiment décider ? Quelle démocratie voulons-nous ?
Au quotidien, les travailleurs sont soumis à la dictature des patrons qui nous imposent leurs politiques. Donc on ne peut pas lutter autour du mot d’ordre d’Assemblée constituante sans se battre pour en finir avec le système capitaliste et l’exploitation. Les deux vont ensemble.
La convocation d’une assemblée constituante, quand la lutte des classes est faible et les travailleurs inorganisés, revient à remettre l’organisation et l’écriture de la nouvelle Constitution à nouveau dans les mains des mêmes : les capitalistes et leurs partis. Dans l’Histoire, les assemblées constituantes décisives ont toujours eu lieu pendant des mouvements révolutionnaires.
Les travailleurs font tourner la société, c’est à eux de la diriger !
Les expériences passées du mouvement ouvrier comme la Commune de Paris ou les Soviets après la Révolution d’octobre sont un exemple dont on pourrait s’inspirer : des assemblées de travailleurs élus, rémunérés au salaire moyen d’un ouvrier qualifié et révocables à tout moment seraient un bon moyen d’avoir un contrôle sur les institutions, et on pourrait gérer la société en fonction des besoins de toutes et tous. On ne pourra pas faire tourner la société pour nos intérêts si on n’a pas le contrôle sur nos institutions et sur l’économie. Il s’agit de construire un État réellement au service des travailleurs, le socialisme !
Article paru dans l’Égalité n°224, par Léon