Covid 19 : Face au désastre Véran-Macron, il faut une véritable politique de Santé publique !

Manifestation des soignants qui dénonce le manque récurrent de moyens et de personnel. Samedi 29 mai 2021 à Paris (©Illustration – Delphine Dauvergne)

Par Cécile Rimboud, Article paru dans l’Egalité n°206

Avec plus de 115 500 décès dus à la Covid-19 en France et 4,7 millions dans le monde, la lutte contre cette pandémie est une question sensible. Plus le virus circule, plus il mute (variants Delta, Mu…), ce qui est naturel pour un virus, mais cela le rend encore plus massivement transmissible. Depuis le début, la politique du gouvernement a été brutale et incohérente, prenant les gens par surprise, favorisant la répression et surtout pas l’augmentation des moyens pour la Santé publique.

Le pass sanitaire, annoncé au milieu de l’été en est l’illustration. Sans « pass sanitaire », voilà que les non-vaccinés sont privés de la plupart des lieux sociaux et culturels, de séances de sport… voire de leur travail ! 1,8 millions de salariés sont concernés, et peuvent voir leur contrat de travail suspendu, sans solde, ou se voir forcés à poser des congés, comme ça avait été le cas pendant les confinements. Et sans pass, encore une fois, c’est l’amende de 135 € (1500 € pour les établissements qui ne contrôleraient pas).

Contraindre à la vaccination par cette manœuvre ne convaincra pas les plus récalcitrants, au contraire, cela alimente les pires fantasmes de complot.

Impliquer la population

Les Agences régionales de Santé (ARS) ont récemment déployé des « médiateurs anti-Covid » pour convaincre de la vaccination. Mais ces médiateurs ne sont que 2000, pour plus de 35 000 communes en France !

Depuis le début, nous disons qu’il faut des équipes sanitaires et sociales, formées de volontaires et encadrés par des personnels de Santé. Ainsi on pourrait toucher largement la population, l’impliquer et la responsabiliser, l’aider à appliquer les gestes barrière, distribuer massivement des masques gratuits…

Près de 15 % des plus de 80 ans ne sont pas vaccinés. C’est parce qu’il n’y a plus aucun encadrement social et sanitaire et que la Sécurité sociale et l’Hôpital public, qui devraient gérer les besoins, n’en ont plus les moyens. Les gens sont envoyés sur des plateformes internet, privées bien sûr, qui ont mis la main sur un marché d’environ un demi-million d’euros d’argent public par mois. Plus rien n’est géré rationnellement, car tout est fait pour faire de la Santé, même en pleine pandémie, un marché juteux pour les entreprises privées et multinationales où même les maisons de retraite (Ehpad) sont désormais des source de profits monstres.

Pour une protection collective

La vaccination peut augmenter la protection collective mais elle ne peut pas être la seule piste. Il n’y a pas de traitement efficace pour le moment, la réponse reste donc la prévention. En premier lieu, tester massivement (avec des tests qui doivent rester gratuits), isoler les personnes malades dans des conditions décentes… Le vaccin, en particulier ceux à ARN-m (voir notre article dans l’Égalité n°204), permet une protection extrêmement efficace (90 à 95%) contre les formes graves de la Covid, ainsi que d’en limiter la circulation si assez de gens sont vaccinés. Une étude de l’université de Montpellier et des CHU de Nîmes et Caen, fin août, a ainsi montré qu’environ 50 000 décès et 39 000 passages en soins critiques auraient été évités en France grâce à la vaccination.

Mais aujourd’hui, le vaccin est une source colossale de profits pour les multinationales pharmaceutiques. Qui ne se sont d’ailleurs pas gênées pour augmenter le prix des doses : +13 % pour Moderna, +25 % pour Pfizer ! La méfiance est compréhensible. Nous répondons : le vaccin devrait être public et on devrait pouvoir connaître sa fabrication exacte. Assez que les maladies soient sources de profits !

Le rôle des travailleurs et des syndicats

En se laissant diviser sur la question des vaccins, ou de traitements illusoires, c’est finalement Macron que ça arrange, cela lui permet d’éviter que le débat ne porte sur les véritables causes du fiasco sanitaire actuel : la casse des services publics.

Les travailleurs et leurs syndicats doivent être aux avant-postes de la lutte pour exiger et obtenir des moyens pour la Santé publique, exiger des recrutements, l’amélioration immédiate des conditions de travail et de salaire, la fin des mesures répressives et coercitives (pass sanitaire, amendes…). Nous proposons à la discussion ces revendications, pour organiser des luttes dans les semaines qui viennent.

Il y en a assez que notre vie et celle de nos proches soient réduites à des profits potentiels pour les capitalistes. Nous voulons vivre dans une société qui puisse répondre aux besoins de chacun et chacune, et pour cela il faut en finir avec la loi du « marché » et du profit. C’est pour cela que nous luttons pour des monopoles de service public, gérés démocratiquement par les travailleurs et usagers, que ce soit dans la santé ou dans les autres domaines cruciaux comme l’énergie, les transports… C’est la perspective de cette société socialiste que nous défendons dès maintenant en défendant la santé publique. Viens en discuter avec nous et lutter pour cela !

Nous luttons pour :

  • le recrutement de personnel dans les écoles, la Santé et dans les services publics en fonction des besoins (nettoyage, accompagnement, soin, dépistages…)
  • des équipes sanitaires et sociales dans les quartiers, lieux de travail… pour accompagner et impliquer la population
  • masques et tests gratuits pour tous ; levée des brevets sur les médicaments et vaccins, leur composition doit être publique
  • l’ouverture des livres de compte et des projets de recherche médicale des multinationales pharmaceutiques ; pour une recherche scientifique universitaire 100% publique et démocratique
  • pour l’expropriation du secteur privé et des multinationales de la Santé, et leur regroupement dans un monopole de service public de la Santé, géré démocratiquement par les travailleurs du secteur et de la population pour correspondre aux besoins réels
  • pour que nos syndicats adoptent une position combative et organisent la lutte pour satisfaire ces revendications
  • pour une société socialiste et démocratique, débarrassée de la loi du profit !