Avec le système par points, le niveau de pension est uniquement lié au salaire et il prend en compte l’ensemble de la carrière. Cette réforme va renforcer gravement les inégalités dues aux petits salaires, aux temps partiels subis et aux interruptions de carrière. Ces situations touchent plus les femmes que les hommes.
L’écart de pension est actuellement déjà de 22%, mais il serait de 40% en enlevant les dispositifs de solidarité (trimestres maternité, droits conjugaux, pension de réversion, 150h permettant de valider un trimestre). La suppression de trimestres pour des enfants (8 dans le privé, 2 dans le public) va pourtant disparaître. Il sera remplacé par une bonification de 5% dès le premier enfant qui ne compensera pas ce principe de solidarité. Etait-ce si compliqué d’harmoniser par le haut les trimestres gagnés par enfant ? Et pour 3 enfants, la majoration actuelle de 20% pour les deux parents tombera à 17%. C’est une nouvelle perte pour les femmes, alors qu’il suffirait de maintenir à 10% la majoration actuelle.
Plutôt que de s’attaquer à la précarité et aux inégalités salariales hommes-femmes, le gouvernement promet une pension minimale « garantie » à 1000 euros. C’est encore un véritable trompe l’oeil puisqu’il faudra une carrière complète jusqu’à l’âge cible pour y avoir droit. Cette mesure est un durcissement par rapport aux conditions actuelles. Ce seront les femmes, plus souvent contraintes à des carrières hachées, qui en pâtiront.