Ça ne va pas mieux dans les universités mais la lutte se prépare !

1417743-manifestation-lyon-15La rentrée fut chaotique, que ce soit avec les amphis surchargés, les budgets à la baisse entraînant une restriction de personnels enseignants et non enseignants, ou encore les affectations à retardement (pour certains) ou pas encore (pour les autres) des post-bac. La baisse du budget de 331 millions dans l’Enseignement supérieur et la recherche montre la non-volonté du gouvernement de vouloir solutionner le problème. Pire encore, ils prévoient pour la rentrée 2018 d’instaurer une forme encore plus accrue de sélection dans les universités : ça fait trente ans qu’ils en rêvent !

En effet, la ministre Frédérique Vidal souhaitait instaurer des « prérequis » pour accéder à l’Université. Cela voulait dire que le bac ne soit plus la seule condition pour aller à l’Université. Comme c’est trop visible et que cela risque de créer de la contestation, le plan de la ministre est encore plus tordu : impliquer un avis du conseil de classe du lycée d’une part (ce qui n’est évidemment pas de sa compétence), et d’autre part, permettre à chaque université de donner un avis défavorable à un étudiant, tout en laissant à ce dernier le droit de ne pas l’accepter. Auquel cas l’étudiant(e) se retrouverait quasi obligé d’effectuer une année de remise à niveau. Les lycéen(ne)s provenant de filières professionnelles et techniques n’ont plus la même chance de prétendre à l’accès à l’université que les autres bacheliers. Cela veut dire aussi que ça peut être sur dossier (notes du lycée). L’objectif est clairement d’empêcher une partie des lycéens d’accéder à l’université.

L’université publique, bastion de la liberté et du savoir, doit être ouverte à tous et toutes. La hausse démographique autour des années 2000 a provoqué mécaniquement une augmentation du nombre d’étudiants 18 ans plus tard. Le problème était déjà perceptible pour les collèges et les lycées avant ça ! Mais plutôt que d’offrir, à l’intégralité de la population, la possibilité de se former comme elle le souhaite, ça coûte moins cher d’écarter les plus défavorisés ! Le projet de Macron reste celui d’une société toujours plus inégalitaire et où seule une minorité a accès à tout.

En 1986 ils ont déjà essayé d’instaurer la sélection, des manifestations monstrueuses d’étudiants ont fait reculer le gouvernement. En avril 1967, le ministre de De Gaulle, Alain Peyrefitten voulait : «Faire passer l’orientation et la sélection» à la fac. Un an après éclatait mai 68.

Il n’est pas question de les laisser faire. Tous et toutes ensemble pour un service public de qualité, ouvert à tous et non pas qu’à une élite ! Pour une université publique, accessible à tous et toutes, et avec des budgets permettant réellement de fonctionner.

Organisons-nous, préparons la lutte et la grève !

Yohann Bis