Avec la pandémie du coronavirus, beaucoup de pays, si ce n’est tous, se retrouvent dans une crise politique et économique majeure due à l’incompétence des gouvernements incapables de faire autre chose que permettre aux capitalistes de se faire du profit. L’Algérie y est également passée : plus de 7000 cas confirmés dans toute l’Algérie et 548 décès sans prendre en considération les dépistages quasi-inexistants.
La Santé publique en Algérie est complètement catastrophique. Depuis plusieurs années, différentes manifestations et rassemblements ont été faits par les étudiants en médecine, les internes, les infirmiers et les médecins pour dénoncer le manque de moyens, de lits, la pénurie de médicaments, le sous-effectif etc.
En janvier 2018, l’une de ces luttes avait fait le tour des réseaux sociaux dans toute l’Algérie avec des photos choquantes montrant des médecins matraqués et grièvement blessés par la police au sein même de l’hôpital où ils avaient fait un rassemblement.
Le virus a aggravé le cas des hôpitaux publics. Deux femmes enceintes dans un seul lit, des conditions d’hygiènes catastrophiques, des bouteilles en plastique en guise de masques pour les soignants, et au moment de témoigner publiquement des conditions exécrables de travail pour le personnel soignant, deux médecins ont étés arrêtés pour en avoir parlé, ce qui a instauré un climat de peur chez le personnel de Santé hésitant à se plaindre sur ses conditions de travail.
Néanmoins, nous avons pu interroger une soignante dans un hôpital public qui affirme que « même les sanctions se font de manière à faire peur aux soignants, car on observe des primes de rendements réduites et parfois coupées en deux malgré la crise, les structures médiocres et les moyens inexistants. La hiérarchie n’existe pas seulement dans la répartition des tâches, mais aussi dans la distribution des sanctions. »
Revendiquons :
-l’arrêt des politiques de casse de la Santé et des services publics. Nationalisation, sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la population, de tout le secteur de la Santé (depuis les multinationales du médicament jusqu’aux maisons de retraites/cliniques privées).
-Pour un monopole de service public de la Santé.
-Pour un plan de développement des infrastructure et des services publics.
Les travailleurs de CEVITAL surexploités
Les travailleurs de multinationales privées comme CEVITAL, propriété du milliardaire Issad Rebrab (6ème fortune africaine), souffrent également. Le 5 mai, 4 travailleurs ont été testés positifs au COVID19. 21 cas étaient suspectés dans l’enceinte de l’usine à Bejaïa. Quand les travailleurs ont entendu cette nouvelle inquiétante, l’équipe de nuit a suspendu le travail pendant 3 h pour dénoncer les conditions de travail catastrophiques, et l’absence de mesures de protection. Au moment où les responsables de l’usine sont arrivés le matin, ils ont tout de suite essayé de démentir l’information et de faire comme si de rien n’était. Les travailleurs ont alors exigé la fourniture de tenues et moyens de protection qui devaient être fournis dès le début de la pandémie par l’usine. Mais les responsables ont alors fourni des masques… sans élastique et des gels hydroalcooliques… uniquement présents dans quelques points de l’usine et non dans les ateliers.
La préoccupation des chefs était de trouver comment faire pour que les salariés continuent à produire. Après que certains aient refusé de continuer à travailler, inquiet pour leur santé et celle de leurs proches, l’administration de l’usine a donc décidé de leur donner un congé d’une durée de 15 jours, et de rajouter des heures supplémentaires à leurs camarades à l’équipe de jour, ce qui leur fait 60h/ semaines.
Ce ne sont pas les seuls cas en Algérie et il faudrait une véritable résistance dans tous les lieux de travail de la part des syndicats face à cette mise en danger des travailleur-se-s.
Nous militants du comité pour une internationale ouvrière (CIO), soutenons les travailleurs dans leur démarches, et revendiquons ;
- La suspension de l’activité l’usine tant que les protections nécessaires ne sont pas équitablement fournit par la direction.
- L’organisation par les militants combatifs (à la base de l’UGTA et des autre syndicats) de campagne de lutte et pour une démocratisation des syndicats et la mise en place d’une direction qui représente réellement les travailleurs.
- Expropriation et nationalisation des grands groupe, algériens comme étrangers, sous le contrôle démocratique des travailleurs, afin de réorganiser démocratiquement l’économie pour satisfaire les besoins de la population.
- La construction d’un véritable nouveau parti révolutionnaire en Algérie, pour que les travailleur-se-s et les jeunes, aient leur propre voix et s’organisent contre ce système qui nous maintient dans la catastrophe autant économique que sociale.
- Seul le vrai socialisme permet de répondre à nos besoins, en organisant démocratiquement la société et l’économie, et nous permettra de progresser et de faire progresser la majorité de la population sans discriminer personne. Il faudra une révolution de masse pour cela.
Pour une Algérie libre, démocratique et égalitaire : une Algérie socialiste.
Mina Boukhaoua.