État d’urgence sanitaire, prétexte à la répression politique

La journée internationale des travailleurs s’est déroulée cette année dans un contexte bien particulier puisque avec la pandémie de coronavirus, nous n’avons pas pu tenir les rassemblements et manifestations habituels. Nous sommes militants à la Gauche Révolutionnaire et à la France Insoumise et il était important à nos yeux de marquer ce jour, d’autant plus en situation de crise sanitaire où grand nombre de travailleurs ont été envoyés au front sans protection, même dans des secteurs non essentiels, juste pour assurer la continuité des profits.

Comme de nombreux militants partout en France, nous avons usé de notre heure quotidienne de sortie pour faire passer nos messages revendicatifs. Dans notre petit village, sans avoir rien organisé au préalable, nous nous sommes retrouvés à une douzaine et tout en gardant nos distances, nous avons fait un tour et chanté ensemble quelques slogans.

Alors que tout s’est très bien déroulé le jour même, voilà que quinze jours plus tard, nous recevons deux amendes de 135€, à destination de mon compagnon et moi-même, pour « déplacement hors du domicile interdit dans une circonscription territoriale où l’état d’urgence sanitaire est déclaré ». Notre stupeur est énorme ! Notre sortie a duré moins d’une heure, nous avons respecté les distances et nous n’avons fait l’objet d’aucun contrôle.

La police a donc accepté de nous verbaliser sur simple témoignage, sans savoir si nous avions ou non nos attestation, combien de temps nous sommes sortis… s’appuyant certainement seulement sur le fait que nous étions en train de manifester !

Il semble aujourd’hui que nous soyons les seuls à avoir été verbalisés et il s’agit donc d’un acte de délation visant notre engagement politique.

Par ailleurs, il y a déjà un élan de soutien et de solidarité dans le village qui propose notamment de mettre en place une cagnotte. Nous allons évidemment contester cette verbalisation injustifiée, émise sans aucune preuve à l’appui et on verra ce qu’il en recourt. Comme tout acte de répression, nous devons le contester et le dénoncer pour organiser une résistance la plus large possible à toute limitation de nos droits.

Face aux inégalités et à la pauvreté croissantes résultant des politiques capitalistes qu’elle mène, la classe dirigeante qui vit une crise politique profonde n’a d’autre choix que d’encourager la délation, utiliser la division à la base de la société et la répression pour se maintenir au pouvoir.

Ils savent que si la classe ouvrière trouve le chemin de l’unité dans la bataille contre leur oppresseur, leurs jours seront inévitablement comptés. Et en construisant la GR, c’est bien pour cela que nous nous battons, dégager le capitalisme et le remplacer par une société socialiste démocratique, juste, tolérante et solidaire !