Les groupes fascistes « 3ème voie » et « Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires », desquels étaient issus les militants qui ont tué Clément Méric, ont été dissous suite à des procédures judiciaires.
Mais en quoi cette dissolution va-t-elle faire cesser l’existence du fascisme?
Ces groupes d’extrême droite sont présents dans quelques villes et tentent de s’étendre dans d’autres lieux. Ils y font différents type d’actions, parfois de simples pétitions mais le plus souvent, ce sont des actions assez violentes, ciblant des lieux trop « multiculturels » à leurs yeux, et les organisations des travailleurs comme le piquet de grève des cheminots de Lyon-Perrache en 2010. En effet, la population des lieux où il sont implantés est cible de violence si elle refuse leurs « idées ». Souvent, s’organisent des manifestations et des pétitions appelant les mairies à fermer leurs locaux, comme celle pour la fermeture de « la Traboule » à Lyon, mais ces demandes n’aboutissent pas.
L’opinion générale n’adhère pas aux méthodes de ces groupuscules qui regroupent quelques centaines de membres, pas plus qu’elle ne soutient activement l’extrême droite sous quelque forme que ce soit. C’est en grande partie un soutien électoral, passif, par défaut et par rejet des partis au pouvoir depuis 30 ans.
Mais l’agitation de ces derniers mois, en particulier contre le mariage pour tous, a donné du champ à la droite réactionnaire et notamment aux groupuscules violents qui se mettent à parader sans crainte. Et l’audience de Le Pen et du FN augmente à mesure que les politiques anti-sociales, du PS comme de la droite, et les conséquences du capitalisme, notamment le chômage de masse, continuent de ravager la société.
La Gauche révolutionnaire fait un parallèle entre la société inégalitaire, engendrée par le capitalisme, et le racisme. Il est évident que notre position n’est pas celle que défendent tous les antifascistes, mais nous avons une volonté commune de lutter contre : l’extrême droite ! Et cela passe par l’organisation de réponses de masse par de la population pour empêcher les fascistes de mener leurs actions dans la rue ou d’y faire régner la peur. Dans les quartiers où ils sont implantés, c’est par la force du nombre que les habitants pourront les faire reculer.
Lorsque l’extrême droite se réunit, elle le fait savoir, donc nous pouvons intervenir en masse pour empêcher leurs meetings.
Car ce ne sont pas des lois qui stopperont le fascisme, car si tel était le cas, cela ferait longtemps qu’il n’existerait plus. La dissolution des groupes ne les empêchera pas d’exister ou de se reformer, mais ce n’est pas non plus en exagérant le danger qu’ils représentent qu’on organisera correctement la lutte, leurs actions publiques doit voir en face d’elle des milliers d’opposants et sans découper cela de la lutte contre les politiques antisociales des différents gouvernements. De plus, on ne devraitpas dmaner à l’Etat la dissolution de groupes politques… aujourd’ui se sont des groupes fascistes,mais demain ça pourrait être des groupes socialistes révolutionnaires !
Au fur et à mesure de l’approfondissement de la crise économique et sociale en Europe, la question d’une alternative politique se pose. Dans de nombreux pays, l’extrême droite entame une percée électorale plus ou moins puissante, ouvrant la voie à des organisations semi-fascistes (commeAube doréen en Grèce). Nous n’en sommes pas là en France, mais les tromperies des politiciens, la corruption,… alimentent l’extrême droite faute d’une véritable alternative à gauche du PS, en défense des travailleurs et des couches populaires. N’ayant plus d’espoir dans le système, une partie du peuple tape du poing en votant extrême droite.
La Gauche Révolutionnaire ne pense pas que le vote sera la clé pour améliorer les conditions de vie de tous et c’est sur le terrain des luttes qu’elle s’engage pour combattre le racisme et le capitalisme. Même si il est important d’éviter la propagation de nouveaux élus frontistes, ce n’est pas en votant pour des défenseurs du système actuel que cela peut se faire. On peut comprendre que des gens votent pour faire barrage au FN, mais cela ne règle pas le problème de fond. Nous utilisons la méthode du front unique, qui consiste à lutter communément avec d’autres organisations de gauche, mais sur le terrain de la lutte des classes avec les jeunes et les travailleurs.
Nous avons besoin d’un grand mouvement d’ensemble qui ne découpe pas les problèmes en plusieurs parties. Cela ne nous empêche pas de nous positionner sur des questions spécifiques telle que le racisme, mais l’extrême droite ne reculera que si une force politique se construit et organise largement la population dans les quartiers, dans les lieux de travail pour défendre nos intérêts contre les capitalistes et leur système, pour un emploi pour tous et toutes, un logement décent… et défende ainsi, que la majorité de la population pourra s’émanciper de sa condition de classe exploitée.
Mathieu J