Villepin-Sarkozy… On vous aura à la rentrée !

Comme d’habitude le concert des médias bourgeois tente de nous abreuver des faits les plus insignifiants et les plus idiots… Le but de la manœuvre est bien évidemment que, pendant ce temps là, le gouvernement puisse continuer ses attaques, et les patrons puissent se réjouir. Ainsi, c’est la course entre Sarkozy et Villepin qui alimente les unes des journaux ou les 20h de TF1 et France 2. Mais nombreux sont ceux qui ne s’y trompent pas.

Article paru dans l’Egalité n°114

Cette farce médiatique est là pour masquer l’énorme impopularité du gouvernement. Selon le sondage Sofres pour le Figaro magazine publié le 1er juillet, la côte de popularité de Chirac est à 21% celle de Dominique de Villepin à 39, alors qu’un premier ministre nouvellement nommé bénéficie normalement de scores supérieurs à 50% dans les premier mois. Dans le même sondage, on apprend que 66% des personnes interrogées prédisent beaucoup de conflits sociaux dans les deux à trois mois à venir.

Un gouvernement à l’image de toute une classe dirigeante

Quant au ministre de l’économie, Thierry Breton, il nous explique que  » les Français vivent au dessus de leurs moyens « . Rappelons juste que celui-ci a été administrateur du groupe Rhodia, lequel a fait quasiment faillite et semble avoir été avant tout une vaste opération financière pour débarrasser Rhône Poulenc de ses secteurs les plus coûteux, notamment tous les sites chimiques pollués. Héritier du fauteuil de Gaymard qui se payait des appartements de luxe sur le dos des contribuables, Breton est de la même trempe. D’un coté les travailleurs vivent au dessus de leurs moyens, de l’autre les riches ne sont pas encore assez riches, le patronat ne fait pas encore assez de bénéfices etc. Depuis des années, le même discours et le même système. Le 29 mai a révélé le rejet croissant de ce système et des politiciens à son service.

Répression policière et politique ultralibérale

C’est finalement Sarkozy qui est le plus cohérent. Loin de maquiller sa politique par des déclarations sur le modèle social français ou européen, il dit qu’il faut nettoyer les cités au Kärcher. Et tout ce qu’il propose, c’est à chaque fois la mise en compétition des jeunes entre eux. Par exemple que les élèves de l’Institut supérieur de mécanique de Paris, fassent le tour des lycées de la Courneuve. Sarkozy le sait, ces filières d’élite sont là pour vendre du rêve, il n’y a pas des dizaines de place pour les lycéens de la Courneuve dans ce genre d’école. Mais l’une des choses que ce capitaliste ultra libéral sait vendre c’est la vieille chanson capitaliste du pauvre qui a réussi, n’y en aurait il qu’un sur 100 000.

En bon ultra libéral, il sait que sa politique va faire des dégâts sociaux énormes, creuser les inégalités, augmenter la révolte : d’où son attirail sécuritaire encore renforcé. Derrière les déclarations sur les  » voyous « , il y a les intentions contre les travailleurs, les jeunes, tous ceux qui luttent, et tous ceux qui en ont assez de ce système.

A Sediver, plus d’une centaine de gendarmes ont été envoyés le 30 juin pour déloger les grévistes qui occupaient le site et en interdisaient l’accès. L’usine fabriquait des isolateurs électriques, et le four central ne peut plus être redémarré quand il a été arrêté. Le groupe Seves, qui possède Sediver veut transférer la production en Chine. On attend toujours de quelconques sanctions vis à vis des « patrons voyous » qui ont fermé Metaleurop provoquant la mise au chômage de 850 ouvriers. Les patrons de Seves n’ont eu aucun problème pour obtenir l’appui de la gendarmerie pour permettre le licenciement des 294 salariés de Sediver.

Se préparer pour lutter à la rentrée

Sarkozy occupe un espace qui s’est rétréci : on n’est plus en 2002 où Chirac avait été élu avec l’aide de la gauche (du PS à la LCR). Villepin, ne peut faire autrement que de continuer la politique qu’exige le patronat : privatisations, casse du droit du travail, gel des salaires… Les traditionnelles augmentations du 1er juillet parlent d’elles mêmes : le ticket de métro, le prix du gaz… Mais gel des allocations chômage et minimum légal pour le Smic.

Il est clair que cette politique veut dire un affrontement direct avec les travailleurs. Si Chirac a pu faire un nouveau tour de passe-passe en changeant à peine son gouvernement et surtout pas sa politique, c’est parce que ses défaites ne sont qu’électorales. Une lutte d’ensemble des jeunes et des travailleurs entraînerait d’autres résultats : un blocage complet de leur politique, un encouragement pour ceux qui luttent contre les licenciements, et des victoires possibles et importantes sur les salaires, les embauches ou contre les privatisations.

L’automne peut être un moment idéal pour cela, même si les dirigeants syndicaux ou ceux de la gauche officielle refusent de le faire. Tous ceux et toutes celles qui veulent se battre pour cela, pour réellement stopper Chirac-Villepin-Sarkozy doivent nous rejoindre sans attendre.

Par Alex Rouillard