Universités : non à la sélection sociale !

Les attaques du gouvernement contre les travailleurs se retrouvent aussi au niveau des étudiants. Contrairement à l’image qu’on veut donner, être étudiant aujourd’hui ce n’est pas passer son temps à faire la fête, en tout cas pas pour les étudiants issus des milieux populaires. Etudier dans des conditions décentes devient un vrai parcours du combattant.

Article paru dans l’Egalité n°115

Il faut jongler entre les cours dans des locaux souvent à la limite de la ruine, avec des amphis bondés, des bibliothèques à moitié vides, et en même temps trouver le moyen de survivre (manger, se déplacer, se loger, acheter les livres…). Et cela si on a eu la chance de pouvoir s’inscrire dans l’université de son choix. Quand on habite dans la région parisienne ce n’est pas si évident. Et si on est étudiant étranger la lutte est encore plus dure, car les aides de l’Etat sont quasi inexistantes (seuls 8% d’entre eux en perçoivent une).

C’est pour cela que 79% des étudiants travaillent d’une façon ou d’une autre pendant l’année, dont 43% ont un emploi à mi-temps. En moyenne un étudiant perçoit 582 € par mois (si on compte un loyer de 250-300€… Il ne reste pas grand chose pour vivre! ) dont 42% provient d’une activité salariée, 24% des aides sociales….et donc le reste vient des parents (s’ils peuvent !). Ce n’est pas par hasard si la majorité des étudiants qui n’ont pas leurs examens sont ceux qui doivent travailler pour payer leurs études !

L’objectif avoué des classes dirigeantes est de réserver les études supérieures aux classes les plus aisées, afin de former les élites. Cet été les résultats des universités ont été publiés et suite au classement moyen des universités françaises, les patrons et le gouvernement ont déclaré leur volonté de rendre les universités françaises plus compétitives pour concurrencer les universités comme Harvard et Cambridge. Comment comptent-ils faire cela? En utilisant les mêmes méthodes utilisées Outre-Atlantique et Outre-Manche. En particulier en augmentant les frais d’inscription.

De l’autre côté, ils veulent limiter les aides de l’Etat, de sorte que chaque université sera elle-même responsable de fournir (ou pas) des bourses à ses étudiants et pourrait choisir ses propres critères (comme en Grande Bretagne). C’est l’objectif de la décentralisation des CROUS et de la loi de modernisation universitaire (LMU) qui rend les universités plus autonomes dans la gestion de leur budget. L’autre côté des attaques, est la privatisation dans les faits du logement étudiant. En effet, l’Etat laisse se dégrader les cité-U, n’en construit pas de nouvelles, et subventionne les entreprises privées qui gèrent les résidences étudiantes que l’on voit fleurir partout (entre 300 et 350 Euro pour 15 m2). Cela représente aussi un coût important que les étudiants des classes populaires ne peuvent pas se permettre. Il faut donc trouver un studio chez un propriétaire privé, ou une colocation, ou bien rester chez ses parents !

L’éducation doit être un droit et non pas un privilège !

Le seul moyen de s’opposer à cela, est de se battre. Les syndicats étudiants comme l’UNEF, qui prétendent défendre les étudiants, ne sont en fait que des coquilles vides qui veulent gérer la misère et être les interlocuteurs privilégiés du gouvernement. Quant aux associations soit disant apolitiques (mais en fait souvent en faveur des mesures libérales!) comme la FAGE (Fédération des Associations Générales des Etudiants) elles acceptent et appuient la politique du gouvernement et servent souvent de tremplin à des étudiants très zélés pour faire carrière, qui se fichent complètement du sort des étudiants en général et encore plus de celui des étudiants des classes populaires.

Seule une lutte déterminée et organisée par les étudiants eux-mêmes pourra contrer les plans du gouvernement et exiger des conditions décentes de vie et d’études pour tous. Mais les étudiants ne représentent une vraie menace pour les classes dirigeantes que lorsqu’ils sont alliés aux travailleurs. Parce que les attaques contre les conditions de travail touchent particulièrement les jeunes, parce que beaucoup d’étudiants sont aussi des travailleurs (et souvent les plus précaires) parce que le gouvernement cherche à nous diviser pour mieux nous attaquer, nous avons besoins d’une riposte unie des jeunes et des travailleurs contre la politique globale du gouvernement et des classes dirigeantes.

La Gauche révolutionnaire propose partout où elle est présente de se rassembler autour d’une campagne pour une aide sociale à la hauteur des besoins.

Cette campagne sera menée par les militants de la Gauche révolutionnaire avec tous ceux et celles qui veulent se battre sur ces axes (même s’ils ne sont pas membres de la Gauche révolutionnaire). Nous voulons discuter avec ceux qui le souhaitent des revendications à mettre en avant et des actions à mener (manifs, occupation de CROUS, grève…), mais aussi essayer de créer des liens entre les luttes des étudiants et celles des travailleurs de l’université et ceux des autres secteurs.

Au-delà de cette campagne nous voulons aussi rassembler les jeunes autour d’un programme révolutionnaire pour définitivement en finir avec le capitalisme et tout ce qu’il entraîne. Pour construire une société socialiste, où les jeunes auront une place réelle dans la gestion et la planification de l’économie. Pour discuter de notre programme et de comment l’alternative socialiste peut être construite nous organisons pour la 2è année une Rencontre jeunes.

Par Virginie Prégny

  • Contre les hausses des frais d’inscription !
  • Pour la construction et la rénovation des cité-U sans augmentation des loyers !
  • Pour l’embauche de personnels techniques en nombre suffisant pour entretenir les cités !
  • Pour le doublement du nombre et du montant des bourses sur critères sociaux !
  • Pour le paiement des bourses dès septembre et sur 12 mois !
  • Pour l’égalité des droits entre étudiants français et étrangers !
  • Pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous !