L’« assemblée représentative » de LFI a lieu mi-mars*. Une « consultation » interne (en ligne) a eu lieu en décembre dernier sur l’approche des européennes. Elle n’a pas été suffisamment l’occasion d’avoir de vraies discussions dans le mouvement ni sur le bilan de l’échec de la Nupes, ni sur comment renforcer la FI et la lutte contre Macron.
Les insoumis seront « consultés » en ligne pour « valider » la liste de candidat-es. Puis la stratégie pour les élections européennes sera présentée. C’est déjà un problème : avant d’avoir des candidats, on devrait avoir eu un vrai débat sur le programme et le profil…
Article de l’Egalité 211
Une campagne combative ?
Aux dernières européennes en 2019, LFI avait plusieurs candidats qui faisaient écho aux luttes : des porte-paroles combatifs, syndicalistes, militants associatifs… qui étaient de bons points d’appui. La ligne défendue par LFI alors était plus offensive. Au lieu de cela, le bureau a présenté un texte qui persiste dans la même ligne « molle », gravitant autour d’une Nupes-zombie qui a déjà fait la preuve de son inefficacité*.
Problème : si LFI ne fait pas une campagne combative contre la politique de Macron et des capitalistes – tout en l’utilisant pour dénoncer l’UE capitaliste et ses attaques – alors on court le risque que le vote LFI/Union populaire ne soit pas utilisé au-delà des électeurs de gauche déjà convaincus (pour ceux qui iront voter)…
Mais on risque aussi que le RN arrive à garder (au moins un temps) son profil d’« opposition ». Cela va davantage dégoûter toute une partie des gens qui ne voient pas d’alternative face à Macron et l’extrême droite. Pourtant, l’envie d’en finir avec « tout ça » est là.
Se construire, débattre du programme
Pour stopper ces politiques, LFI doit mettre en débat un programme réellement combatif et appeler les gens à la rejoindre. En n’ayant pas suffisamment de débats politiques, auxquels chaque membre puisse participer, LFI limite sa force de frappe. Les militants doivent être des acteurs du programme ; or, c’est souvent limité à coller des affiches ou écouter les député-es. Les formations internes sont plus des cours de fac que des lieux d’élaboration. Il n’est pas demandé aux insoumis comment ils militent eux-mêmes. Pourtant, beaucoup sont dans le mouvement depuis déjà 7 ans. On devrait débattre à chaque niveau : quelles revendications mettre en avant dans telle lutte, élever le niveau politique autour de soi, le programme est-il adapté sur tel point, qu’est-ce qu’on va dire dans les élections, etc.
Notre camp a besoin d’une alternative politique !
Un programme, ce n’est pas des mesures électorales. C’est une réponse et une alternative politique aux 50 nuances de courants pro-capitalistes qui appliquent plus ou moins les mêmes politiques quand ils sont aux affaires. C’est ce qui permet de mettre en débat comment la société pourrait fonctionner autrement, comment en finir avec le capitalisme et les oppressions. C’est un tel programme qui pourrait nous unir.
C’est ce à quoi pourrait nous servir un nouveau parti à nous, travailleurs, jeunes, dans la prochaine période.
Cécile Rimboud