Turquie : la crise alimente la colère contre Erdoğan

La Turquie figure en 8ème position parmi les 10 pays les plus touchés par le Covid. Pourtant, à en croire le gouvernement, il n’y aurait « que » 8722 décès. Mais le gouvernement, malgré leur contrôle de 95 % des médias, se contredit puisque le ministre de la Santé Fahrettin Koca a annoncé que le gouvernement cache le vrai nombre de cas de Covid pour… être transparent.
Ceux qui subissent les conséquences de cette crise sont les travailleurs et les couches les plus précaires de la société. D’après l’institut de recherche politique Istanpol, la fermeture de dizaines de milliers d’entreprises à cause du Covid a créé 3,2 millions de chômeurs, sachant que la Turquie en compte déjà plus de 4 millions enregistrés. 33 % des jeunes qui ont entre 20-34 ans ne sont enregistrés ni comme étudiants, ni comme travailleurs. Par ailleurs, le PIB du pays a reculé de 9,9 % en août dernier, et la dépréciation importante de la monnaie ne fait que souligner l’intense crise économique nourrie par les politiques pro-capitalistes du gouvernement AKP – le parti d’Erdoğan. Ces politiques ont fait perdre espoir à la jeunesse puisque d’après une enquête du SODEV, 2 jeunes sur 3 voudraient s’installer à l’étranger si les moyens le permettaient.
Afin de contrer la crise, le gouvernement a tenté de sauver le tourisme, mais cette tentative s’est soldée par un échec. Notamment par la fermeture des frontières avec ses pays voisins, mais également par les conflits impérialistes auxquels elle est mêlée : Karabakh, Grèce, Syrie du Nord.

La révolte gronde

Cette situation de chaos gouvernemental amène une colère latente dans le peuple et un affaiblissement du soutien à Erdoğan. Même si la révolte n’est pas pour tout de suite, elle est pour bientôt tant le mécontentement est grand et les conditions de vie de plus en plus mauvaises.
Il y a besoin de construire une opposition unie en s’adressant aux jeunes, aux travailleurs, à toutes les personnes qui ont subi la politique désastreuse du gouvernement. Dans l’espace politique, le HDP demeure le seul parti d’opposition mais sa défense d’un simple espace démocratique se relève insuffisante. Le HDP doit chercher à être le parti des travailleurs de tout le pays pour lutter efficacement contre Erdoğan et sa dictature pro-capitaliste.

Par Nazim