Tous en grève contre la loi Fillon

Dernièrement, on a eu l’occasion de constater qu’une dynamique était en cours dans les grèves lycéennes. En effet, on a remarqué que les lycéens étaient capables de se mobiliser en grand nombre alors qu’ils étaient jusque-là plutôt calmes. Ils ont pris conscience de la gravité de la loi, du lien qu’elle aura avec la dégradation des conditions de vie. Mais dans certaines manifestations, comme celle du 15 février à Paris, la lutte n’était pas encore très revendicative, en revanche les lycéens s’en prenaient directement au gouvernement. La lutte a des causes plus profondes que la seule loi Fillon.

Article paru dans l’Egalité n°112

Mais elle est encore floue, car les lycéens, n’ayant pas de vraie organisation jeune, n’ont pas de revendications concrètes. C’est pourquoi on veut créer des assemblées générales dans les lycées avec des délégués élus démocratiquement pour que les lycéens se prennent en main. Pour l’instant, la FIDL et l’UNL se considèrent comme les « représentants des lycéens ». Mais voilà une des revendications de l’UNL : « Pour une réelle réforme du Bac : instauration de partiels en première et terminale pris en compte dans la note finale du bac ». Ils disent vouloir rejeter la réforme du bac… mais cette revendication ressemble étrangement au projet de Fillon. C’est pourquoi il est urgent que des AG se créent dans les lycées. La loi Fillon n’est que la suite de la loi Jospin de 89, notamment avec le seuil minimum de connaissances. Le but est de créer deux niveaux différents au lycée : celui qui regroupe les lycéens qui n’y arriveront pas et ceux qui n’atteindront que le lycée ; et l’autre sera pour ceux qui iront à la fac, dans des grandes écoles.

Mais quelles perspectives pour la lutte contre ces attaques du gouvernement et du patronat ?

Il faut développer la grève lycéenne pour qu’elle devienne massive et totale. Il y a des journées d’action propres aux lycéens, mais ceux-ci doivent faire le lien avec les travailleurs. Les syndicats des secteurs publics et privés appellent à la grève le 10 mars dans plusieurs secteurs comme l’Education nationale, La Poste… Les lycéens doivent y apparaître comme partie prenante de la lutte, comme moteur, car si la lutte continue dans d’autres secteurs, les lycéens suivront sûrement. Il se peut que nous soyons sur les premiers pas de la grève générale, qui sera la première, depuis 1968, si cela se produit.

Ce que nous défendons : retrait intégral de la loi ; 25 élèves par classe en général et 20 en professionnel ; une éducation gratuite et de qualité pour tous ! Pour que le mouvement apporte une réponse à la remise en cause du gouvernement, il doit aller plus loin politiquement car dans le système capitaliste une victoire des jeunes et des travailleurs ne peut pas être définitive : les capitalistes reviennent toujours à l’attaque ! Il faut au mouvement une orientation socialiste et révolutionnaire. On le construit, il lui faut une perspective, où ce ne sont plus les patrons qui dominent, mais les travailleurs qui gèreront l’économie.

Par Pauline Adler