Surcapacité, spéculation, hausse du prix de pétrole… Les ingrédients pour une crise économique mondiale s’accumulent

En France et à l’échelle internationale, les classes dirigeantes continuent de mettre en place une politique néolibérale qui réduit de plus en plus le pouvoir d’achat et affaiblit ainsi la conjoncture, déjà très faible. La crise de surcapacité devient plus importante et va entraîner tôt ou tard une destruction massive du capital, c’est-à-dire des fermetures d’entreprises, des licenciements de masse.

Article paru dans l’Egalité n°115

L’économie des Etats-Unis, locomotive de l’économie mondiale, reste très fragile malgré une croissance de 3,6% au premier semestre. Selon le Bureau du budget du Congrès (CBO) américain les effets du cyclone Katrina pourraient freiner la croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,5 à 1% au second semestre. Un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis aura des conséquences pour l’économie mondiale.

La croissance aux Etats-Unis est en grande partie basée sur une politique d’endettement du gouvernement Bush, et de ses prédécesseurs. Entre 2002 et 2004, l’endettement annuel de l’Etat a cru de 150 milliards à 500 milliards de dollars. La dette extérieure s’élève à plus de 3 billions de dollars. En 2004, le déficit a représenté 5,7% du PIB et ce déficit menace la valeur du dollar qui est soutenue par l’achat de bons du trésor par d’autres pays, notamment la Chine. En plus simple : la Chine a massivement investi dans le dollar pour se saisir du marché américain et a indirectement soutenu la croissance aux Etats-Unis. En même temps, le danger d’un écroulement de l’économie chinoise existe à cause des surcapacités énormes et d’une surévaluation possible de la monnaie chinoise (Yuan) qui rendrait les exportations chinoises plus chères. Une récession en Chine entraînerait une fuite des banques chinoises du dollar et la faiblesse du dollar peut se transformer en véritable crise du dollar et mettra un coup d’arrêt à la croissance économique aux Etats-Unis. La forte dépendance économique des deux pays rend l’économie mondiale encore plus fragile.

Spéculation et prix de pétrole

L’accroissement massif de la spéculation ces dernières années est un signe pour la crise de l’économie réelle. Vu les difficultés à réaliser des bénéfices dans la production, de plus en plus de capitaux sont investis dans le secteur financier afin de réaliser des profits énormes et rapides avec la spéculation. Cette activité de spéculation entraîne une multiplication des fusions, joue sur les prix immobiliers et aussi sur le prix du pétrole. Environ 20% de la hausse du prix du pétrole sont dus à la spéculation. La hausse récente du prix du pétrole (le prix du baril a même une fois dépassé les 70 dollars) va ralentir l’économie, car les coûts de production vont augmenter. Ceci va amoindrir les profits.

Situation économique en Europe

La situation économique dans la zone Euro est marquée par une très faible croissance (0,5% de croissance les trois premiers mois 2005) et une stagnation des pays économiquement dominants, comme l’Allemagne et la France (0% de croissance au deuxième trimestre en France). Des surcapacités (80% des capacités sont utilisées) et la baisse de la production nécessitent (au point de vue des capitalistes) une destruction de capacités de production (fermeture des usines, licenciements de masse) afin de rester concurrentiel sur le marché international. Cette situation économique est à l’origine des attaques de Villepin, Sarkozy et des capitalistes. Afin de garantir et maintenir les profits des grandes entreprises, ils veulent baisser des salaires, augmenter le temps de travail et briser les conventions collectives. Les travailleurs subiront les conséquences dramatiques de la crise économique mondiale qui se dessine.

Par Olaf van Aken