Stonewall 1969 : la Pride est une révolte

Aujourd’hui, les Pride sont tolérées, encadrées, parfois même sponsorisées par des entreprises. Mais il y a 55 ans, tout a commencé par une émeute à Stonewall, en juin 1969, à New York.

À la fin des années 60, aux États-Unis, de multiples luttes secouent le pays : révoltes contre la guerre impérialiste au Vietnam,le racisme et le sexisme avec des organisations comme les Black Panthers qui remettaient en question le capitalisme et militaient pour le socialisme. Toute une génération crie sa colère contre la répression, la guerre, la pauvreté et le racisme.

Le 28 juin 1969, à New York, une descente de police de trop au Stonewall Inn, un des rares lieux tolérant les personnes LGBTQ+, déclenche plusieurs jours d’émeutes. Ce soir-là, les clients refusent de se laisser faire. Des personnes trans, drags, noirs, des jeunes gays et lesbiennes s’organisent et résistent. De cette révolte naît le « Gay Liberation Front », qui affirme que toutes les oppressions sont liées. Le capitalisme divise pour mieux régner, maintenant et nourrissant les différentes oppressions.

« Lesbian and Gays support the miners » est une organisation de militants LGBT et communistes venus en soutien à la grève des mineurs de 1984-1985 en Grande- Bretagne. Un des autres exemples d’organisations militantes LGBT nées après Stonewall se tournant vers la classe ouvrière avec un programme socialiste.

Retrouvons des Pride de luttes !

La première Pride, en 1970, est une commémoration de Stonewall. Ce n’est pas une parade festive, mais une manifestation de lutte radicale, pour la dignité, la visibilité et la libération. On scandait : « Out of the closets, into the streets » (hors du placard, dans la rue !). C’était un acte de révolte dans un monde où révéler son identité pouvait coûter son emploi, son logement ou sa vie. Marcher, c’était risquer l’arrestation, mais aussi se libérer.

C’est cette mémoire qu’on veut nous faire oublier aujourd’hui, à coups de partenariats publicitaires et de présence policière.

Nos fiertés ne sont pas qu’une fête, elles sont surtout et avant tout une lutte. Faisons de la Pride un moment de combat pour toutes et tous : travailleurs, jeunes, LGBT+ ou non, unis contre le capitalisme et toutes les oppressions.

Deuxième des 4 articles de notre dossier paru dans l’Égalité n°228, parMelia