Sri Lanka: pour un gouvernement des travailleurs

Le 6 mai dernier, après le 27 avril, des millions de travailleurs sont partis en grève générale, réclamant la démission du président Gotabaya Rajapakse. Le pays doit faire face à la pire crise économique depuis son indépendance en 1948, avec un État au bord de la banqueroute. Réponse du pouvoir : état d’urgence et moyens de la police et de l’armée renforcés, pour la répression.

Mais ceci n’a pas entamé la détermination des manifestants et grévistes qui réclament un plan d’urgence en faveur des jeunes et de tous les travailleurs, y compris les ouvriers agricoles des plantations – à majorité Tamouls et émigrés. Dans un pays fracturé par une longue guerre civile entre nationalistes cinghalais et nationalistes tamouls, et où l’actuel président s’est fait élire en 2019 avec un discours ultranationaliste contre les Tamouls et les musulmans, cette unité entre travailleurs au-delà de leur nationalité, entre les travailleurs des grandes villes et ceux des plantations comme des zones franches, est le signe que la population ne veut plus de la corruption du clan familial des Rajapakse au pouvoir (le premier ministre étant le frère aîné du président), ni d’une opposition parlementaire qui ne remet jamais en cause les politiques néolibérales. En effet, les seules solutions de tous ces nervis des intérêts capitalistes sont le recours à des prêts accordés par l’Inde et la Chine, puis le recours au FMI et à sa politique d’accélération des privatisations et de réduction des budgets publics.

Tout ceci démontre que le capitalisme est dans l’incapacité de résoudre la crise qu’il a créée. C’est ce que soulignent les camarades de notre section sœur : le United Socialist Party. Notamment dans le Collectif des syndicats libres, nos camarades mettent en avant la nécessité de s’organiser en comités d’usines, d’écoles, de plantations, de quartiers autour d’un programme de revendications rompant avec la logique capitaliste : non-paiement de la dette, nationalisations sous contrôle ouvrier, contrôle des prix… Pour la fin de la pauvreté, de la dictature et de la propriété privée de la terre, de l’industrie et des banques ! Pour un gouvernement des travailleurs et des pauvres qui défend une confédération d’États socialistes, en Asie et dans le monde entier !

Par Geneviève Favre, article paru dans l’Egalité n°210