Sri-Lanka : des élections qui ouvrent un nouveau chapitre !

Au Sri Lanka, le parti National’s people power (NPP) a remporté une très large victoire aux élections législatives du 14 Novembre 2024, gagnant 152 sièges sur 160. Après l’élection de son dirigeant Anura Kumara Dissanayake à la présidentielle de septembre, cette nouvelle victoire de l’alliance politique de gauche marque un nouveau chapitre dans l’histoire politique sri-lankaise.

Ce rejet massif des politiques conservatrices et de la corruption s’était déjà exprimé lors de la lutte de masse de 2022 qui avait conduit à la chute du pouvoir de la famille Rajapksa, avec l’ancien président Gotabaya. Le NPP l’a compris et il a fait sa campagne autour de promesses répondant aux revendications du mouvement telles que la révision de l’accord avec le FMI sur la dette (colossale) du pays, l’augmentation des salaires, la réduction du coût de la vie, la poursuite des politiciens corrompus…

Mais toutes ces promesses semblent s’éloigner de jour en jour. C’est plutôt une trahison « à la Tsipras » qui se dessine : le gouvernement a annoncé qu’il mettrait en œuvre le programme d’austérité sauvage exigé par le FMI dans son intégralité, affirmant qu’il n’avait pas d’alternative. Il a également nommé Duminda Hulangamuwa qui n’est autre que le conseiller économique de l’ex-président Gotabaya, assurant la collaboration future avec les institutions capitalistes et leurs représentants.

Ce scénario est récurrent : des alliances élitistes et pro-capitalistes qui saisissent l’opportunité des mouvements des masses, se déguisent avec un masque « progressiste » mais n’en font absolument rien une fois arrivées au pouvoir. Il est clair que le NPP ne répondra pas aux attentes de la classe ouvrière et des pauvres et qu’une nouvelle lutte de masse pourrait rapidement voir le jour. Nos camarades sri-lankais du Parti Socialiste Uni (section sœur de la Gauche Révolutionnaire) appellent les dirigeants syndicaux à former une plateforme revendicative de lutte et à prendre des mesures pour unir toutes les forces qui représentent les travailleurs et les masses pauvres. Ce nouveau chapitre au Sri Lanka n’est pas un épilogue !

Article paru dans l’Égalité n°226