Dans la nuit du 25 au 26 décembre dernier, 550 réfugiés du Centre de la Croix-Rouge de Sangatte ont tenté d’entrer dans le tunnel sous la Manche, en deux vagues successives. Cette tentative n’avait qu’un seul but : attirer l’attention publique sur leurs problèmes.
Article paru dans l’Egalité n°93
La riposte policière fut à la mesure puisqu’il y eut 129 interpellations et un blessé grave (une fracture de la jambe). En réponse à ce « soulèvement », les médias diffusèrent des reportages où l’on montrait les réfugiés comme des fauteurs de troubles dans la région de Sangatte et où était mis en parallèle la présence du centre de réfugiés et une prétendue augmentation de la délinquance. Les élus locaux, avec l’appui de la direction d’Eurotunnel, demandent la fermeture du centre de la Croix-Rouge. Cette fermeture ne changerait pourtant rien, puisque pour passer en Angleterre, il n’existe pas énormément de points de passage. Ainsi les réfugiés seraient-ils encore présents dans la région, mais dans des conditions d’hébergement et sanitaire encore plus difficile ? Cette volonté de fermer ce centre est démagogique et s’inscrit pleinement dans la politique raciste que la France, mais aussi les autres Etats européens, ont accentué depuis septembre dernier.
Par Yann Venier