Relancer le fret ferroviaire, oui mais comment ?

Macron annonce vouloir relancer le fret ferroviaire. C’est une bonne nouvelle mais comme d’habitude, il y a les belles paroles et les actes qui leur sont opposés.

Rappelons ici que le train de fret reliant Rungis à Perpignan veut être fermé par le gouvernement, il a fallu une pétition pour le faire reculer… temporairement !

Ce gouvernement est dans la même continuité que les précédents, il ne cherche qu’à permettre aux capitalistes français d’avoir toujours plus de marché aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. L’une des méthodes utilisée est la privatisation.

En 2005, le fret ferrovaire est ouvert à la concurrence pour « doubler le fret ferroviaire dans 10ans ». Plus de 15 ans plus tard, le fret ferroviaire est réduit à peau de chagrin et il n’y a jamais eu autant de camions sur les routes … y compris les camions de Geodis la filiale de la SNCF ! Le fret ferrovaire est passé de 30 % du fret français en 1985 à 9 % aujourd’hui ! La SNCF faisait avant 2006, des trains de taille réduite, à 1 ou 2 wagons en plus de la locomotive : toutes les entreprises étaient ainsi susceptible d’avoir besoin et un intérêt à utiliser le fret ferroviaire. Or depuis « l’ouverture à la concurrence » ce type de train n’est plus autorisé. Seules les plus grosses industries, l’automobile par exemple, ont besoin de train « complet » avec une dizaine sinon plus de wagons ! Les plus petites ne pouvait que se retourner vers le camion … entre autres Geodis la filiale de la SNCF, 1er transporteur routier de France !

Il y a du coup moins de personnels, moins de conducteurs, formé pour manœuvrer et tractionner des trains de fret. Sans compter que les locomotives sont à l’arrêt depuis des années stockés à l’humidité. Je vous laisse imaginer l’état de rouille et d’oxydation de ce matériel ! Quel gâchis !

Il est nécessaire de relancer le fret, c’est capital car le train est moyen de transport le plus sûr et le moins polluant. Sans compter les dizaines de milliers d’emplois nécessaires pour l’entretien des voies, des wagons et pour conduire les trains. Bien évidemment il faudrait le relancer en planifiant les besoins des autres secteurs de l’économie, de l’industrie lourde à l’agriculture. Ça ne coûte rien à Macron de lancer une petite phrase pour se donner bonne conscience et pour noyer le poisson, pour faire croire à une prise de conscience écologique après sa défaite des municipales. Mais en économie il n’y a pas de petites phrases, il n’y a que les actes, et chez Macron c’est « marché, profits, et privatisation ». Aucun de ses actes ne rime avec écologie, amélioration des conditions de vie et de travail ou avec démocratie. La vraie démocratie elle passe par le pouvoir aux travailleurs dès leur lieux de travail.

Sauver le fret et le relancer ça passe forcément par stopper la privatisation et les fermetures, de dépôts, mais surtout par une re-nationalisation sous une seule et même entreprise de l’ensemble du fret ferroviaire, et plus largement tout le rail, y comprit l’infrastructure et les caisses de cotisations, dans la SNCF sous le contrôle de la population et des travailleurs.

Par PE