En ce début d’année 2004, l’alternative politique pour le monde du travail doit s’exprimer par la mise en avant de la nécessité d’un tel parti. Les listes LCR-LO sont créditées de plus de 10 % dans les récents sondages. Les travailleurs vont utiliser le bulletin de vote pour rejeter la politique du gouvernement et contester ceux qui, de la Gauche plurielle aux directions syndicales, les empêchent de lutter. Ce vote ne doit pas offrir aux travailleurs, aux jeunes et aux chômeurs un simple moyen de contestation politique mais aussi un débouché après les élections, une perspective de combat au quotidien.
Article paru dans l’Egalité n°105
Le premier novembre 2003, la Ligue Communiste Révolutionnaire, lors de son congrès, a lancé un appel à » Rassembler la gauche anticapitaliste « . Cet appel propose la tenue de rencontres locales de débat et d’action ouvertes à toux ceux qui cherchent une alternative politique pour le monde du travail puis des Assises nationales fin 2004.
Si cette volonté inscrite dans l’appel ne veut pas rester lettre morte, alors il ne faut pas attendre les résultats électoraux en juin 2004 pour la populariser et mettre en pratique. Découper les élections de la situation quotidienne des travailleurs serait faux et démobilisateur. Le débat serait abstrait et la participation sûrement limitée à un cartel d’extrême gauche, si pendant les mois de campagne électorale personne ne parlait de la nécessité d’un nouveau parti à une audience de masse.
Un peu moins d’un an pour rendre vivante l’idée d’un nouveau parti des travailleurs ?
La LCR se démarque de plus en plus du programme socialiste. « Construire une grande force 100 % à gauche », « construire le parti des grèves », « une grande force radicale », autant d’appellations floues traduisant une volonté de drainer tout ce qui erre à gauche de la gauche plurielle (réformistes, gauchistes, verts, etc.) dans un machin, une réunion de groupes politiques sans réelles structures ni principes. Ce qui est laissé à la porte, ce sont les fondamentaux du programme socialiste, c’est la masse des travailleurs.
Arlette Laguiller par trois fois, en 95, en 2002 et en 2003 n’a pas réellement lancé le mot d’ordre de création d’un nouveau parti alors que les conditions objectives et subjectives de la classe ouvrière l’exigeaient. LO préfère s’enferrer dans une logique à la fois ultimatiste et électoraliste. LO reste arqueboutée sur son programme, refusant de concevoir le futur parti des travailleurs autrement que comme un « parti communiste révolutionnaire ». Bien sûr si un tel parti était formé nous lutterions pour que le programme de ce parti soit révolutionnaire. Mais nous n’en ferions pas une condition impérative à notre participation à un parti des travailleurs si l’on peut s’accorder sur une plate forme fondée notamment sur une orientation anticapitaliste et défendant les revendications des travailleurs.
C’est pour cela que nous nous inscrirons dans toute initiative qui soit réellement en direction d’un nouveau parti des travailleurs, en y défendant non seulement des bases anticapitalistes mais également une perspective authentiquement socialiste. C’est ce combat que nous vous invitons à mener avec nous en nous rejoignant.
Dès à présent, dans un climat de luttes très faibles, l’alternative politique doit se décliner dans la lutte contre tous les licenciements, contre les privatisations notamment d’EDF et de La Poste, pour la prise en mains des décisions par les travailleurs. C’est donc le moment de faire émerger un outil qui prolonge cette lutte sur le terrain politique. Les travailleurs ont besoin d’un parti ouvert à tous ceux qui s’opposent à la casse de nos conditions de vie et de travail, un parti qui s’oppose à tout ce qui dresse les travailleurs les uns contre les autres (racisme, sexisme, intolérance religieuse). L’extrême gauche en France est positionnée favorablement dans le renouveau du mouvement ouvrier organisé. Nous pouvons donc développer non seulement cette nécessité d’un parti mais aussi offrir la perspective du combat pour une société débarrassée réellement de l’exploitation capitaliste et de la misère, la perspective du socialisme. Mais pour cela, il faut saisir la situation politique sans plus attendre !
Par Geneviève, Faustine, Leïla et Alex