Un printemps social chaud-bouillant ?

P4-5 lutte 1Ce gouvernement de riches pour les ultra-riches continue de mener sa politique de destruction massive des droits et acquis de la classe ouvrière, rendant nos conditions de vie et de travail de plus en plus difficiles. Si pour l’instant, nous n’avons pas pu l’empêcher de dérouler l’agenda des capitalistes, le nombre très important de luttes dans les entreprises et les services publics montrent que la combativité est toujours présente et que les travailleurs et travailleuses n’entendent pas se laisser faire.

Les journées de grève et mobilisation annoncées (15 mars, EHPAD, aides à domicile, retraités, 22 mars fonctionnaires, cheminots, salarié-e-s du commerces, étudiants et lycéens, etc.) qui s’élargissent de plus en plus, dans ce contexte, peuvent être le début de la construction d’un mouvement social dont l’objectif serait de mettre un coup d’arrêt à cette politique.

Article publié dans l’Egalité 188

Le Comité Confédéral national de la CGT de février appelle à la construction d’une mobilisation interprofessionnelle. « La CGT propose de construire ensemble une journée d’action interprofessionnelle dans les prochaines semaines un tous ensemble où chacune et chacun pourrait inscrire ses propres revendications et s’inscrire dans un processus pour gagner. »

Il faut dès maintenant un véritable plan d’action au niveau national, clair et lisible par toutes et tous. Après une grève en mars, il devrait y avoir des assemblées générales sur les lieux de travail, distributions de tracts notamment vers les petites entreprises et la population, pour construire une véritable lutte d’ensemble.

Avançons !

Il nous faut une date annoncée très rapidement après le 22 mars, qui permettrait à tous les travailleurs et travailleuses déjà en lutte ou qui souhaitent rejoindre le mouvement de se rassembler. Il faut montrer la volonté de toutes les organisations syndicales d’aller affronter la politique de Macron, car c’est la détermination de celles-ci qui donnera confiance aux couches larges des travailleurs et de la population, pas les hésitations.

Dans le cadre d’assemblées générales dans les entreprises ou au niveau interprofessionnel, une journée nationale de grève de 24h pourrait être un point d’appui pour que les salariés, les retraités et les jeunes décident tous ensemble des suites à donner au mouvement, autour de revendications unies : hausse des salaires, baisse du temps de travail pour embaucher les chômeurs, contre les licenciements, pour la défense des services publiques en particulier les hôpitaux, l’Éducation nationale ou la SNCF, ou encore le refus de la sélection à l’université.

Nous ne pouvons pas nous contenter face à ce gouvernement d’une simple journée « d’action » sans perspectives. Soit la lutte se développe dès mars, soit il peut y avoir une date de grève de 24h en avril et la possibilité d’un mouvement massif en mai : les deux sont possibles. Avant tout, il faut donner les moyens de mobiliser à celles et ceux qui veulent construire un vrai mouvement de lutte. Pour cela, les dirigeants syndicaux auraient comme rôle, tout en mobilisant pour le 22 mars, de proposer, dès maintenant de discuter dans les lieux de travail des suites après le 22 mars.

Nous pouvons construire le rapport de force nécessaire, car nous pouvons bloquer l’économie rapidement  : les capitalistes organisent la production sur flux tendu, sans aucun stock. Aucune machine ne fonctionne, aucun service n’est rendu si nous arrêtons de travailler même quelques jours seulement. Toutes les richesses produites, accaparées par les capitalistes, c’est nous qui les produisons. C’est notre force, utilisons la pour imposer la satisfaction de nos revendications.

Les différents sondages montrent que le gouvernement est très impopulaire. Il n’y a pas d’adhésion large à sa politique. Un fort mouvement social peut le faire reculer, d’autant que chacun a en tête le cinquantenaire de Mai 68. Cela donne à ce printemps qui vient une senteur particulière qui pourrait permettre non pas commémorer cette grève générale mais d’en faire une reconstitution grandeur nature !

Par Yann Venier