Pour stopper Macron-Bayrou, il va falloir lutter tous ensemble

La crise du capitalisme entraîne une constante dégradation des conditions de vie et de travail de la majorité de la population et de la classe ouvrière. Mis au pied du mur, face aux licenciements, aux conditions de travail de plus en plus insupportables, aux salaires de misère, etc. les travailleurs et les travailleuses luttent. C’est le cas à Vergèze contre la fermeture de la Verrerie du Languedoc, à la Polyclinique de Saint-Jean-de-Luz ou encore à la Société générale (pourtant chose rare dans le secteur bancaire).

Le développement de luttes victorieuses dans les lieux de travail sont nécessaires pour se renforcer, redonner confiance dans la lutte des classes et développer un climat général de contestations. Mais c’est une politique globale des capitalistes et de Macron-Bayrou qu’on doit affronter. Chacun le comprend et la colère demeure profonde.

Des directions syndicales inactives

La faiblesse du gouvernement, qui n’a ni majorité ni base large dans la population, permettrait de construire le rapport de force. Mais les directions syndicales ont préféré se ruer dans des grands-messes comme le « conclave » sur les retraites dès que Bayrou les a sifflé, pour « renouer le dialogue social » (petit nom de la collaboration de classe) mis à mal durant des années par Macron. Pour eux, la possibilité de retrouver une place à la table des dirigeants, et ainsi leur fonction d’intermédiaire permanent, était inespéré.

La CGT, et FO avant elle, ont quitté bien vite la table des « négociations » face à l’évidente vacuité de cette démarche impulsée par Bayrou avec la complicité du patronat. En fait, un véritable jeu de dupes. Mais ce ne fut en rien pour impulser les luttes.

La journée du 5 juin appelée par la CGT n’a pas donné lieu à une véritable mobilisation. La direction a fait en sorte que cette journée de grève interpro reste confidentielle, à l’instar de celle d’octobre.

Évidemment, dans ces conditions, sans perspectives de lutte déterminée impulsée par les directions syndicales, la classe ouvrière ne s’en est pas saisie. Ce n’allait pas être un moyen d’exprimer efficacement sa colère. Au final, l’atonie des directions syndicales nous a fait vivre deux années quasi-blanches en termes de grève interpro depuis 2023 et la défaite face à la contre-réforme des retraites de Macron.

Malgré sa faiblesse, dans ces conditions, le gouvernement va continuer sa politique aux services des plus riches : nouvelles attaques sur les retraites, en introduisant une part de capitalisation dans le financement, coupes budgétaire et continuation de la destruction des services publics. Parallèlement les capitalistes vont continuer de restructurer en fermant les entreprises et en licenciant. Pourquoi se gêneraient-ils ?!

Pour une grève déterminée à la rentrée !

Il faut en finir avec cette inaction (in)justifiée par des fausses négociations. Marre de garder le fusil au pied. Bien sûr, il faut continuer la construction des luttes dans les lieux de travail comme il y en a eu toute l’année, sur les revendications spécifiques, car c’est de la généralisation des grèves que naît la possibilité de la grève générale.

Mais il nous faut un véritable plan d’action pour la rentrée qui donne des perspectives de lutte tous ensemble et qui donne suffisamment confiance aux travailleurs et des travailleuses pour qu’on sente nos syndicats prêts à aller vraiment au combat. Ça suffit les journées de grève interpro sans mobilisation et sans lendemain. Il nous faut un appel à un premier jour de grève nationale pour aller vers 3 jours de grève interpro, qui permettent de discuter en AG des revendications et des moyens d’action. Trois jours de grève qui soient à la fois un coup de semonce et un moyen de rebondir sur d’autres dates de mobilisations rapprochées.

Article paru dans l’Égalité n°229, par Yann Venier