L’invasion militaire du Rojava (Nord-Est de la Syrie), décidée par le président turc Erdoğan et qui a débuté le mercredi 9 octobre est une véritable agression militaire.
D’autant plus que les troupes turques sont soutenues par des milices djihadistes qui ont commis beaucoup d’exactions (meurtres, massacres de populations civiles) jusqu’à présent. Les impérialistes sont au courant de cette situation puisque la Turquie est membre de l’Otan et est sa deuxième armée. Cette guerre révèle la complicité des gouvernements européens et des USA avec les menées guerrières du président-dictateur Erdoğan.
Les chiffres actuels annoncent plus de 300 000 personnes déplacées et des centaines de blessés du côté des civils comme des Forces Démocratiques Syriennes qui luttaient contre Daesh. Dans toute guerre impérialiste, ce sont toujours les populations civiles innocentes qui paient le prix.
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Une guerre pour écraser les peuples de la région
Erdoğan a annoncé cette guerre comme une opération antiterroriste alors qu’il s’agit d’une invasion, d’une conquête. Encore une fois, Erdoğan trompe sa population par le jeu du nationalisme.
Trump, qui pourtant a donné le feu vert à Erdoğan, déclare lui-même qu’il s’agit d’une guerre entre deux pays (Turquie et Syrie) et qu’il ne s’en mêlera pas. D’un autre côté, les Européens se disent être « préoccupés » et se réunissent, mais rien d’autre. Leur annonce de suspension des ventes d’arme ne changera rien puisque l’armée turque reçoit quand même livraison des armes déjà achetées.
En réalité, une grave crise interne secoue la Turquie. L’AKP (le parti d’Erdoğan) est en chute libre depuis les dernières élections municipales avec la perte d’Istanbul Ankara… La contestation sociale, du fait de la crise économique, monte chaque jour avec des dizaines de grèves. Erdoğan lance la guerre au Rojava mais il est incapable de faire appliquer la loi quand des milliers de travailleurs réclament des salaires non payés depuis des mois dans de nombreuses entreprises filiales de multinationales européennes ou américaines.
L’opération militaire est réalisée autant pour le partage du Moyen-orient entre puissances impérialistes que pour des raisons internes à la Turquie.
Soutien aux combattant-es des forces démocratiques syriennes (FDS) et des unités populaires de défense (YPG/YPJ)
Le Rojava avait été repris des mains de Daesh par les FDS, dirigées par les milices kurdes des YPG/YPJ. C’était devenu une région stable qui avait accompli de vrais progrès politiques, sociaux économiques, avec des élections libres, l’égalité des droits entre les différents peuples (kurdes, arabes, syriaques, yezidis…) et la mise en avant de valeurs telles que la démocratie, l’écologie, la laïcité/liberté de conscience. Ce n’est pas encore une vraie révolution qui chasse les oppresseurs en construisant le socialisme mais c’est indéniablement une société bien plus progressiste que les régimes turcs, syriens ou irakiens.
Mais justement, le gouvernement du Rojava n’aurait pas dû pactiser avec les impérialistes qui sont les plus hostiles à ce genre de choses au Moyen-Orient et qui veulent des régimes dictatoriaux à leur botte là-bas.
Idem, il ne faut pas se faire d’illusion sur cet accord avec l’armée syrienne et Bachar al Assad qui reste un dictateur et ne va prendre pied dans le Rojava que pour restaurer son régime. Pareil pour Poutine qui voit d’un bon œil le renforcement de Bachar et un retour à l’équilibre dans la région. Tout ce jeu de pouvoir se construit sur le dos des Kurdes.
Unité internationale des travailleurs, de la jeunesse… contre la guerre et le capitalisme
Le « lâchage des kurdes » par Trump et les gouvernements d’Europe était, hélas, prévisible. La seule voie, c’est la solidarité internationale, la construction d’un mouvement contre la guerre et le capitalisme, le soutien aux luttes ouvrières en Turquie pour qu’elles gagnent et que cela affaiblisse le pouvoir d’Erdoğan Pour cela, il faut établir un lien entre la lutte des Kurdes et la résistance des travailleurs turcs à la politique d’Erdoğan contre la classe ouvrière.
Alors que la situation s’enflamme aussi en Irak avec les grèves des travailleurs, il y a besoin d’une organisation politique des travailleurs, des jeunes, et des opprimés dans la région qui lutte pour le socialisme, contre la guerre, pour un Kurdistan socialiste dans le cadre d’une fédération socialiste du Moyen-Orient et de la Turquie sur un pied d’égalité entre tous les peuples qui permettra ainsi l’instauration d’une paix durable.
La Gauche révolutionnaire construit autant la mobilisation en France, contre la guerre et en défense du Rojava et contre la politique de Macron qui continue de soutenir des présidents-dictateurs comme Erdoğan et dans d’autres pays du monde. Nous construisons un parti révolutionnaire et socialiste international, dans des dizaines de pays dont la Turquie : nos organisations sont regroupées au sein de ce parti international, le Comité pour une Internationale Ouvrière (www.socialistworld.net). Rejoins nous !
Ensemble, nous défendons :
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organisons des actions et des grèves des travailleurs contre le commerce d’armes vers la Turquie
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pour des milices d’auto-défense démocratiques, multiethniques, pour résister à l’attaque de l’armée turque
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aucun soutien dans les pouvoirs régionaux et les impérialistes qui ont tous toujours trahi les Kurdes
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construisons des organisations de masse des travailleurs, y compris des syndicats et des partis de masse des travailleurs, sur un programme socialiste révolutionnaire, en Syrie, Turquie, au Rojava et dans toute la région
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lions la lutte des kurdes pour leurs droits avec celles des travailleurs en Turquie qui lutte contre la politique anti-sociale et corrompue d’Erdoğan
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pour les droits démocratiques de tous les peuples, kurdes et autre, avec plein droit à l’autodétermination
Renversons le capitalisme, à bas la guerre ! Pour la révolution socialiste, au Moyen-Orient et partout dans le monde.