Macron, un mythe en décomposition

Contrats-aides
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Macron a su quitter le gouvernement Hollande à temps pour profiter du « dégagisme » ambiant et ainsi se faire élire. Logiquement, les législatives lui ont donné une large majorité. Ceci dit, que ce soit pour son élection ou celle de sa majorité, c’est sans large adhésion à leur programme que Macron et de LREM ont remporté cette victoire électorale.

Faisant fi de ce déficit de soutien à sa politique, Macron et son gouvernement mettent néanmoins en oeuvre une véritable guerre sociale au profit des capitalistes. Il est donc logique que les sondages marquent un véritablement effondrement de leur cote de popularité. Selon un sondage de début septembre, Macron ne recueille plus que 37 % de confiance (32 % pour son 1er Ministre).

L’attitude des députés LREM à l’Assemblée (entre absentéisme assumé et un mutisme affligeant) ainsi que les scandales à répétition n’en finissent pas de discréditer cette majorité qui montre son vrai visage : celui d’affairistes, à l’image de cette députée de la Sarthe qui profite de son mandat pour faire tourner son agence de tourisme en organisant des visites de l’Assemblée pour 119 euros !

LREM est un mouvement qui ressemble furieusement aux partis traditionnels, c’est-à-dire une machine à faire élire une élite. D’ailleurs à peine un quart de ses adhérents ont pris part aux votes des statuts du mouvement. Il n’y a eu aucun débat, ni possibilité de proposer des amendements. Ces pratiques autoritaires et anti-démocratiques ont d’ailleurs poussé plusieurs adhérents à porter l’affaire devant la justice.

Crise politique généralisée

La crise politique ayant touché les vieux partis de la bourgeoisie (PS, LR…), totalement discrédités par des décennies politiques ayant dégradé nos conditions de vie et de travail, a donc amené les capitalistes à se choisir un nouveau représentant défendant leurs intérêts. Mais les politiciens de droite « classiques » du type Wauquiez ou Juppé conservent leur préférence du fait même de leur ancrage social dans bourgeoisie. Macron a été la rustine du moment pour faire face à l’autodestruction de Fillon

Dans le cadre de la crise structurelle du capitalisme, afin de maintenir ou d’accroître les profits, les serviteurs zélés du capital n’ont pas de marge de manoeuvre. Il faut détruire les acquis sociaux, les services publics, permettre la surexploitation du travail salarié ou « uberisé »…

Alors sans base populaire large pour soutenir sa politique (le contraire serait étonnant), les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets rapidement. Tout comme Valls-Hollande, Macron va mener la politique de contre-révolution sociale à coup de répression, de lacrymo dans les manifs et de procès incessants contre les militants et les animateurs des luttes. Tout aussi autoritaire mais d’autant plus fébrile…

L’espace politique est ouvert

Les luttes, dans les entreprises, les services publics, les lieux d’études, les quartiers populaires ou généralisées qui ne vont pas manquer de se développer, vont se heurter au mur du refus que seule une lutte de masse pourra faire céder. La bourgeoisie est sur une marmite qui bouillonne. Pour l’instant, ils alimentent encore le feu par nécessité économique. Les tensions au sein de la bourgeoisie quant à la stratégie à adopter face à la contestation qui se renforce risque de lézarder son soutien à Macron.

Mais cela ne suffira pas à remettre en cause le pouvoir des capitalistes. Pour cela, il faudra aussi une force politique de masse qui porte une alternative autour d’un programme pour le socialisme. La France Insoumise peut être un premier pas dans cette direction.

Par Mathieu Jardin et  Yann Venier