Non à la répression, solidarité avec les migrants!

B979848522Z.1_20160930210616_000+GV07MUREU.4-0L’acharnement des polices de nombreux pays contre les migrants s’est renforcé, de même que contre ceux qui les aident. Le cas de Cédric Herrou, cet agriculteur dans les Alpes maritimes, condamné à 4 mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants, celui de Pierre-Alain Mannoni près de Nice lui aussi, condamné à de la prison avec sursis pour avoir convoyé 3 jeunes érythréennes et passé la frontière italienne : «J’ai secouru des personnes blessées, en détresse, c’est le geste qu’il fallait faire ». À croire que les services de l’État préféreraient que ces gens tombent dans les mains de réseaux mafieux divers plutôt que d’être aidés par des citoyens généreux. Car tous les jours, le long des routes et dans les sentiers de montagne, des dizaines de personnes tentent leur chance, se blessent, se perdent. Certains meurent, d’autres disparaissent. Et cela, les services de l’État le savent très bien. Les condamnations sont là pour intimider celles et ceux qui font de la solidarité. Ce qui devient illégal, c’est de secourir les gens. Mais on n’a pas à obéir à une loi si elle est injuste et inhumaine. « Je vais continuer. C’est ma liberté dans un pays démocratique ». Nous partageons et appliquons ces paroles de Cédric Herrou.

Des enfants à la rue

De plus en plus nombreux sont les cas de jeunes mineurs étrangers isolés. De Guinée, du Mali,… ils sont des dizaines dans chaque ville. Et dans tous les départements, l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) n’a pas assez de moyens attribués pour les mettre à l’abri et éviter qu’ils dorment à la rue. Mais plutôt que d’augmenter les moyens nécessaires, les présidents des Départements exigent des services ASE qu’ils contestent systématiquement la minorité de ces jeunes, sous des prétextes assez odieux et de fait racistes (trop grands ou trop de poils !). Comme si un jeune qui avait fait des milliers de km, traversé le désert, la Méditerranée,… n’allait pas en ressortir vieilli.

Pire encore. L’ASE de Seine Maritime, malgré une condamnation du tribunal de Rouen, a sciemment laissé une dizaine de ces mineurs à la rue pendant tout l’été. Bizarrement, cette illégalité là, qui consiste à laisser des enfants dormir dehors, est tolérée… Il faut le redire. Aucun de ces migrants n’a fui son pays par plaisir ou par choix. Les politiques actuelles visent à casser les solidarités qui s’organisent.

Être solidaire, c’est refuser de se laisser enfermer dans l’inhumanité de la société capitaliste, dans son individualisme forcené qui veut que les plus modestes soient en lutte les uns contre les autres pendant que les super-riches se gavent. C’est une même politique qui détruit les services publics, maintient des millions de personnes au chômage et réprime celles et ceux sont solidaires des migrants.

Par Alex Rouillard