C’était visible lors de son élection en 2017 et cela ne s’est pas démenti depuis, Macron n’a aucune base sociale réelle, son électorat se limitant à certaines parties de la classe moyenne supérieure et à la bourgeoisie. Macron est apparu en profitant de la débâcle du PS et du manque de crédibilité de la droite, ce qui favorisait l’apparition d’un personnage au-dessus des partis bien que défendant exactement les mêmes programmes qu’eux, de la casse des droits sociaux des travailleurs à la destruction des services publics au profit des grands groupes capitalistes. Il se distinguait de la droite classique par moins de conservatisme culturel, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Macron fait régulièrement dans les décisions qui discriminent les musulman-es et laisse son très à droite ministre de l’Intérieur, G. Darmanin, faire dans la surenchère sécuritaire à la sauce Sarkozy.
Gagner à droite pour avoir un duel contre Le Pen ?
De fait, Les Républicains ont beaucoup de mal à exister avec Macron. Leur problème reste avant tout les carrières politiques des uns et des autres. Du côté de Macron, le problème est qu’il n’a ni parti ni militants, et que toute une partie des députés élus lors de la vague de 2017 a quitté les rangs de LaRem, qui n’en compte plus que 206 et ne doit sa majorité qu’au soutien de divers groupements dont les 42 ex « socialistes » passés à En Marche.
Les régionales vont de nouveau montrer cette incapacité de LaRem à constituer une vraie force politique, qui sera tributaire des nombreuses alliances qu’ils sont obligés de passer. Mais cela peut se retourner contre Macron : un ancien 1er ministre comme E. Philippe peut très bien jouer le rôle de réassembleur de la droite si LaRem ne semble pas un moyen sûr d’offrir un futur poste de ministre. L’autre danger peut venir de Xavier Bertrand, ex-LR lui aussi, qui va probablement se faire réélire président de la région des Hauts-de-France en battant le RN.
L’aventurier Macron va donc combiner encore plus autoritarisme et mesures économiques libérales, pour tenter de donner un socle à son camp tout en maintenant la droite divisée, et ainsi espérer l’emporter dans un face-à-face qui sera très serré, et même incertain, avec Le Pen.