Licenciements à Lubrizol : la mobilisation s’organise

Lubrizol a annoncé un plan pour licencier 169 travailleur.ses dont 145 à Rouen (et 24 au Havre). C’est près de la moitié des travailleurs du site de Rouen. Des postes prévus de disparaître dans la production comme dans les bureaux du siège situé à Rouen.

Le choc pour les travailleur.ses 

Le choc est particulièrement violent dans cette entreprise rouennaise, Lubrizol, implantée depuis 1954 à Rouen et Petit-Quevilly. La direction a toujours misé sur la « culture d’entreprise » et mis en avant l’idée que Lubrizol c’est une grande famille, patrons et ouvriers ensemble. Le modèle à volé en éclats. Les capitalistes n’en ont pas assez. Pourtant, ces dernières cinq années, l’usine de Lubrizol a généré 361 millions d’euros de bénéfices. Ils veulent encore plus de profits et veulent donc licencier et en partie relocaliser. 

Des travailleur.ses qui ont sauvé l’usine et l’agglomération de Rouen il y a 5 ans en empêchant le feu de se propager des stocks très mal protégés vers la production. Des travailleurs qui ont eu la peur de leur vie et qui ont fait une bonne partie du nettoyage des boues polluées du mélange qu’a produit l’incendie. L’amertume est grande. Et le cynisme évident : 5 ans après l’incendie, les menaces de suppression concernent notamment une équipe dans la production, ce qui met davantage en question la sécurité de l’usine si elle avait encore moins de salariés. 
 
Du côté bureaux, des femmes en majorité sont menacées de licenciement, perdant l’emploi qu’elles et ils occupent depuis 15 voir 31 ans. 

La résistance s’organise

La première grève de l’histoire de Lubrizol Rouen avait eu lieu sur les salaires en 2022. Aujourd’hui le choc passé, les travailleur.ses commencent à s’organiser. Le 13 février, à l’appel de la CGT Lubrizol, syndicat très peu implanté sur ce site, une prise de parole et des échanges ont eu lieu.
 
Puis une grève a débuté mardi 18 février jusqu’au dimanche 23 février bloquant entièrement la production à Rouen et le Havre (Oudalle). Des piquets de grève communs CGT-CFDT ont eu lieu devant l’entreprise certains jours. La CFE-CGC soutient sans appeler à la grève. Ces premiers jours de grève ont permis de se retrouver et que des retraités, des militants et des syndicalistes passent soutenir la grève et discuter. Une intersyndicale et une assemblée des salariés a eu lieu vendredi 21 février. 

L’objectif est de reprendre la grève au moment des négociations du plan de licenciements en CSE (comité social et économique) central qui commencent le lundi 3 mars prochain. 
Les travailleur.ses ont peu d’habitudes de grève, mais sont particulièrement dégoûtes et en colère. Caisse de grève, grève de longue durée, s’organiser entre eux hors des listes de diffusion teams internes à la boite pour dire non aux licenciements : voilà ce qui se discute. 
La solidarité avec les travailleurs de Lubrizol s’organise. Tout comme il y a 5 ans, lors de l’incendie, les travailleur.ses doivent prendre les choses en mains. Les habitants ont un mauvais souvenir de Lubrizol mais soutiennent les travailleurs. La Gauche Révolutionnaire apporte son soutien et défend :
  • Solidarité avec les travailleur.ses en grève
  • Zéro licenciements
  • Pour une manifestation de soutien aux travailleurs de Lubrizol à Rouen en mars organisée par les syndicats
  • Assez de Warren Buffet et des capitalistes ! Seule une mise en propriété publique de Lubrizol sous la gestion et le contrôle des travailleur.ses, en lien avec la population peut permettre de garder les emplois et de définir ce qu’il est nécessaire de produire à Lubrizol et comment