Des milliers de travailleurs à travers tout le Sri Lanka se sont mis en grève pour exiger la démission du président corrompu et du gouvernement dirigé par sa famille, qui sont à l’origine du désastre actuel. Les travailleurs et les pauvres sont incapables de satisfaire les besoins les plus élémentaires de la vie. La grève appelée par le Collectif des syndicats et des organisations de masse, nouvellement formé, a été accueillie très favorablement par les syndicats qui ne sont pas affiliés à ce Collectif et a été reçue avec enthousiasme par le grand public.
Déclaration du 29/04/2022 par le United Socialist Party, organisation sœur de la Gauche Révolutionnaire au Sri Lanka.
Les travailleurs des chemins de fer, des banques, des ports, des postes et télécommunications, de l’émigration et de l’immigration, de l’éducation et des universités, ainsi que de nombreux autres secteurs, ont fait grève dans le cadre d’une journée de grève générale. La plupart des services publics ont été complètement fermés, car les travailleurs ont eu l’occasion d’exprimer leur colère et leur dégoût du régime familial de type féodal des Rajapakse, dont Gotabaya Rajapakse est le président, et son frère aîné Mahinda Rajapakse le Premier ministre. Plusieurs autres frères du Président et le fils du Premier ministre ont occupé des postes ministériels ; d’autres de leurs relations ont occupé des postes importants dans des institutions publiques. Ils se sont livrés à de nombreuses activités de corruption en utilisant l’argent public à des fins personnelles, un peu comme un « vol en plein jour ».
Depuis le 9 avril, des milliers de jeunes et d’autres personnes se sont engagés dans une manifestation sans précédent devant le bureau du président dans la capitale Colombo, bloquant son entrée et exigeant la démission du président et de son régime. Cette manifestation bénéficie d’un soutien public de plus en plus important au fil des jours, alors que l’inflation, selon les chiffres officiels, a augmenté à 29 % et que presque tous les autres économistes rejettent ce chiffre et soulignent que l’inflation a dépassé la barre des 100 %. La grève a été organisée pour exiger que le régime agisse pour apporter une aide immédiate aux travailleurs et aux pauvres, suite aux chocs économiques sans précédent créés par la mauvaise gestion de l’économie par le régime Rajapakse, et exiger la démission de la clique dirigeante car elle est responsable de la misère à laquelle la population est confrontée.
Des milliers de travailleurs se sont rassemblés à la gare principale de Colombo et ont marché sous une chaleur écrasante et rejoint les jeunes qui manifestaient. Ils ont été accueillis avec enthousiasme par les jeunes et les masses rassemblées sur place. Les dirigeants syndicaux ont pris la parole et ont déclaré qu’ils poursuivraient cette lutte jusqu’à ce que ce régime corrompu démissionne et que tous les fonds publics volés par cette clique corrompue soient rendus à la population.
La caractéristique la plus significative de cette grève est que les travailleurs ont manifesté en grand nombre dans tout le pays. Dans la ville de Matara, située à l’extrême sud du pays, le nombre de manifestants était très important ; une personne d’âge moyen a fait remarquer que c’était la première fois qu’il voyait un rassemblement de masse aussi important dans cette région. Des rassemblements et des manifestations similaires ont eu lieu dans de nombreuses autres régions du pays et des milliers de travailleurs des plantations d’origines tamoule et indienne des collines centrales ont également rejoint la grève et organisé des campagnes pour la mobilisation dans plusieurs villes, dont Nuwara Eliya.
Le Collectif de syndicats et d’organisations de masse qui a appelé à cette grève est principalement composé de dirigeants syndicaux relativement jeunes, mais il est dirigé par certains qui se disent apolitiques. Ce problème affecte même les plus jeunes militants ; il est très difficile d’apporter une idéologie politique claire dans ce Collectif. Néanmoins, leurs activités sont clairement de nature politique et ils essaient de se séparer des partis et de montrer qu’ils sont au-dessus de la politique des partis.
Cependant, le Centre des syndicats libres, lié au United Socialist Party, a pu entrer dans ce Collectif et a joué un rôle important dans l’appel à la grève, car initialement, certains dirigeants syndicaux hésitaient à appeler à la grève. Nous appelons à une nouvelle série de grèves si le régime ne tient pas compte des revendications des travailleurs et des jeunes, et nous avons souligné que ce Collectif devrait servir de point de ralliement pour tous les travailleurs du pays, du nord, de l’est, et pour les communautés tamoules et musulmanes opprimées.
Quelques photos de la grève générale du 28 avril.