Le business des JO …à l’opposé du sport pour tous

Comme tous les Jeux olympiques depuis 50 ans, Paris 2024 explose son budget. Estimé à 9 milliards, censés être financés par des fonds privés (sponsors, billets, tourisme…), il avalera aussi plus de 3 milliards d’argent public. Ceux qui profitent de ces JO, ce sont les grands groupes de la construction (Vinci, Eiffage, célèbres employeurs de travailleurs sans-papiers), de l’hôtellerie (Booking) et les spéculateurs immobiliers (AirBnB). Résultat : les prix du logement flambent et des milliers de travailleurs et d’étudiants sont mis dehors.

Les JO servent aussi de prétexte pour attaquer les libertés démocratiques (toujours plus de surveillance ; marché juteux pour Thales et Atos) et pour limiter le droit de grève (préavis imposé et « service minimum » pour les travailleurs de l’aérien et des transports) : tout pour préserver les profits des actionnaires. Le ticket de métro va passer à 4 €, un prétendu « état d’exception » qui va évidemment perdurer après les JO…

Comme ici à l’UFR STAPS de Rouen, les grèves dans les filières de Sport universitaires ont été nombreuses contre les salaires trop bas et la précarité

En face, rien pour le sport en club pour tous !

Aucun plan pour augmenter le nombre de places en STAPS – ni les salaires des enseignants, qui étaient en grève à la rentrée 2023. Par contre, les organisateurs proposent aux étudiants de STAPS de devenir bénévoles pour les JO : 10 jours et jusqu’à 48h par semaine de travail gratuit. Belle hypocrisie, jetée à la figure des étudiants qui n’ont même pas les moyens de louer en région parisienne. Ces JO ne serviront pas le sport, ni la population. En Seine-Saint-Denis, un enfant sur deux ne sait pas nager en arrivant au collège. La région manque d’équipements sportifs et beaucoup de familles ne peuvent pas payer le club de sport. Ces moyens devraient servir à un vrai financement public du sport pour tous, qui réponde aux besoins exprimés démocratiquement par les travailleurs du secteur et la population !

Article paru dans notre journal l’Égalité n°221